Adoration
Introduction
Qu'est-ce que l'adoration? Certains disent "nous adorons dans tel ou tel lieu" - et entendent par là qu'ils y vont pour écouter un sermon. D’autres parlent de «culte», mais ont à l'esprit quelque performance musicale d’une chorale, d’un orchestre ou d’un groupe de musiciens. Mais est-ce cela que la Bible entend par adoration? Comme pour toutes choses, nous devons nous demander : «que dit l'Écriture?» (Rm 4:3).
L’adoration selon la Bible est le fait de se prosterner devant Dieu, à titre individuel ou collectivement, en lui apportant une offrande qu'il peut accepter (voir Q.1).
Malheureusement, les hommes se sont prosternés devant toutes sortes de choses, des planètes aux sculptures de bois ou de pierre, pensant que cela aurait une influence sur leur vie, et cela est tout à fait contraire à la volonté de Dieu (voir Q.16 ). Comment en est-on arrivé là? Nous trouvons la réponse en Romains 1: quand les gens ont refusé d'honorer Dieu, leur cœur et leur esprit ont été obscurcis, ils sont devenus insensés et ils se sont prosternés devant des images inventées par les hommes (versets 21-23). Quand il refuse de se prosterner devant Dieu, l'homme finit par se prosterner devant toutes sortes de choses. Dans notre société postchrétienne, en particulier dans les pays occidentaux, les gens prétendent être non-religieux, mais ils démontrent dans la pratique qu'ils ont besoin d’admirer, de vénérer et de se prosterner devant quelque chose ou quelqu'un, que ce soit un sport comme le football, un athlète, un chanteur, ou une autre célébrité.
Dieu nous montre dans sa parole la vraie signification de l'adoration selon sa pensée. Les principes quant à l’adoration restent toujours les mêmes: celle-ci doit être réalisée par la foi (Héb. 11:6), avec révérence (voir Q.1) et en apportant à Dieu ce qu'il peut accepter (Q.13). Par contre, quelque chose a radicalement changé: ce que nous pouvons présenter à Dieu aujourd'hui est très différent de ce que les Juifs avaient à offrir. La manière et le déroulement du culte chrétien sont fondamentalement différents du culte juif.
Le culte juif était un genre d’adoration formel et matériel impliquant des sacrifices d'animaux, des offrandes de gâteaux, les premiers fruits de la récolte, la combustion d'encens, etc. Des bâtiments et des vêtements élaborés jouaient un rôle important. Le culte chrétien, au contraire, est spirituel, et non plus matériel. Quelques-uns de ces contrastes seront examinés à la Q.12.
Mais, demanderez-vous, pourquoi Dieu a-t-il modifié complètement la manière et le déroulement du culte? Dieu a-t-il changé? Sûrement pas! (Jc 1:17; Héb. 13:8). Mais ce qui change, c'est que Christ est mort sur la croix. Les chrétiens peuvent regarder en arrière à l'œuvre de rédemption que Christ a accomplie et venir adorer et louer Dieu sur cette base, dans la réalisation que leurs péchés sont pardonnés, que leur conscience est lavée et que Dieu est glorifié. Ceci était, évidemment, impossible à l'époque de l'Ancien Testament. Le sacrifice de Christ était encore à venir. Ainsi Dieu avait institué un culte cérémoniel, formel et matériel pour illustrer l'œuvre de Christ. Une fois que Christ est venu, cependant, ces ombres ont cédé la place «au corps», à la réalité (Col 2:17).
Pour adorer Dieu intelligemment, il est important de comprendre à la fois les parallèles et les contrastes entre l’adoration de l’Ancien et celle du Nouveau Testament (voir Q.6 - Q.16).
Les questions et les réponses suivantes explorent cet important sujet en vue d'encourager tous les chrétiens à devenir des adorateurs actifs. L'adoration est au cœur de la vie chrétienne. En tant que rachetés par le sang précieux de l'Agneau (1. Pierre 1:18-19), nous avons toutes les raisons de nous prosterner devant Dieu dans l'adoration.
La notion d’adoration (Questions 1-4)
L’adoration dans l’Ancien Testament (Question 5-6)
Comment l’adoration dans l’Ancien Testament illustre-t-elle l’adoration chrétienne ? (Question 7-11)
Le culte chrétien (Question 12-31)
Divers (Question 32-35)
13.1 Qu’est-ce que l'adoration exactement?
L'adoration est l'acte de se prosterner [1] devant Dieu (voir Q.16), reconnaissant et exprimant sa dignité: qui il est, ses attributs et toute sa personne. Voir, par exemple, Apocalypse 5:9: «Tu es digne». En ce sens, l'adoration consiste à offrir ou présenter quelque chose à Dieu (Q.13).
L'adoration est un élément central de la vie chrétienne, individuellement ou collectivement (Q.23). Nous avons été sauvés afin d’être des adorateurs, d’abord sur la terre (Jean 4:23) puis pour l'éternité (Ap 4:10-11; 5:9, 11-12).
[1] Pas nécessairement dans la posture physique, mais dans l'attitude (voir Q.2).
13.2 Qu'apprenons-nous du mot grec traduit par adoration?
Le mot grec traduit généralement par adoration [1] est «pros-cyneô». Il a été défini comme suit: «... s'accroupir devant, c’est à dire (au sens littéral ou figuré) se prosterner en rendant hommage». Dans certains cas, il s’agit de la position physique uniquement (voir Q.35). Mais généralement, le mot est utilisé lorsqu’on se prosterne devant Dieu. Cela souligne la signification donnée ci-dessus (Q.1). La position physique de se prosterner incluse dans le mot «pros-cyneô» illustre l'attitude spirituelle qui est essentielle lors du culte (c’est même la chose la plus importante, étant donné que le chrétien adore «en esprit»; voir Q.15).
La première fois que l’adoration est mentionnée dans le Nouveau Testament, c’est lorsque les mages sont venus de l’Orient pour rendre hommage à «l’enfant», le Seigneur Jésus (Mat. 2:2, 11). Ensuite le mot se retrouve environ 60 fois dans le Nouveau Testament.
Un autre mot grec traduit parfois par ‘adorer’ est ’latreuô’ (service d’adoration - voir Q.22).
[1] Aussi traduit par «rendre hommage» dans certaines versions.
13.3L’adoration est-elle pareille à la louange ou aux actions de grâces?
Non, nous rendons grâce pour ce que nous recevons (voir Actes 27:35, 2. Co 9:15, 1. Th 1:2), nous louons quelqu'un pour ce qu'il a fait (Mat. 11:25, Luc 19:37, 1. Co 11:2, 17, 22;. 1. P 2:14), mais nous adorons Dieu pour ce qu'il est (Luc 24:52, Jean 4:22-24, 9:38, Ap 5:9a). L'adoration n’est due qu’à Dieu seulement (Q.16), par contre il est bon et juste de remercier, voire de féliciter des hommes le cas échéant.
Les actions de grâces, la louange et l’adoration peuvent, bien sûr, être liés et offerts conjointement (Ap 5:9), ce qui est souvent le cas.
13.4 L’adoration est-elle une réaction spontanée ou une activité planifiée?
Elle est les deux à la fois. D'une part, des individus ayant été frappés par la grandeur de Dieu et par ses actions merveilleuses, se sont prosternés et ont adoré, spontanément. Exemples : le serviteur d'Abraham (Gn 24:26) et Gédéon (Jug. 7:15). La même chose s'applique aux cinq occasions d’adoration dans l'Apocalypse (voir Q.34).
D'autre part, nous savons que l’adoration est quelque chose que nous devons faire. Dieu mérite d'être adoré (voir Dt 26:10, 1 Chr. 16:29, Ps 29:2, 45:11, 95:6, 96:9, 99:5, 9, 132:7). Nous ne devrions pas «venir devant le Seigneur à vide» (Ex 23:15, 34:20, Dt 16:16). Des encouragements à l'adoration dans le Nouveau Testament se trouvent en 1. Pierre 2:5 et Hébreux 13:15.
13.5 L’adoration avait-elle lieu au temps de l'Ancien Testament?
Oui, il y avait tant l’adoration individuelle que l’adoration collective. Parmi les personnes dont il est dit qu’ils se sont prosternés devant Dieu dans l'adoration, il y a, par exemple:
- Abraham (Gn 22:5)
- Le serviteur d'Abraham (Gn 24:26)
- Josué (Jos 5:14)
- Elkana (1. S 1:3)
- David (2. S 15 :32), et
- Job (Job 1:20).
Des occasions d’adoration collective sont les suivantes:
- les fils d'Israël (Exode 4:31, 12:27, 33:10)
- la congrégation (1 Chr. 29:20)
- tout le peuple (2 Chr. 7:3)
- Josaphat, Juda et Jérusalem (2 Chr. 20:18)
- Ézéchias et toute l'assemblée (2 Chr 29:28-30), et
- le peuple (Néh. 8:6, 9:3).
Enfin, il existe des exemples d’adoration par les anges (Néh. 9:6 et Héb. 1:6b).
13.6 Comment les croyants adoraient-ils au temps de l'Ancien Testament?
L’adoration dans l’Ancien Testament
- était en grande partie matérielle et impliquait des sacrifices d'animaux, la présentation d’encens, de gâteaux, de premiers fruits, etc.
- était régie par des cérémonies formelles strictes, comprenant des lieux saints, de saints vêtements, des sacrificateurs médiateurs, les ablutions rituelles, etc.
- illustre l’adoration chrétienne (Q.7-Q.11) - tout en étant fondamentalement différente (Q.12).
13.7 Quelles sont les principales images d’adoration dans l'Ancien Testament?
Les principaux types d’adoration de l'Ancien Testament sont les suivants:
13.8 Que nous enseignent les autels dans l'Ancien Testament?
Après le déluge Noé qui a été sauvé et s’est trouvé sur une terre purifiée, a bâti un autel et offert des animaux purs en sacrifices (Gn 8:20). Les patriarches Abraham, Isaac et Jacob ont construit des autels afin de s’approcher de leur Dieu (Gn 12:7-8, 13:04, 18, 22:09, 26:25, 33:20, 35:1, 3, 7). Ils avaient communion avec Dieu et se sont prosternés devant lui. Ces autels nous enseignent des leçons importantes:
1. Les croyants ont à être des adorateurs.
2. Le culte est basé sur notre connaissance de Dieu (comme les autels ont été construits suivant une révélation particulière de Dieu et/ou d’expériences avec lui).
13.9 Les sacrifices de l'Ancien Testament nous éclairent-ils quant à l’adoration?
Certainement. D'une part, ces sacrifices (Lv 1-7, 16, Nom. 19, etc.) parlent de la vie (l'offrande de gâteau [1], Lv 2) et de la mort de Christ. La signification typique des sacrifices est explicitement confirmée dans Éphésiens 5:2 (voir aussi Héb. 9 et 10).
Les sacrifices montrent que la mort de Christ
- a glorifié Dieu (holocauste)
- est le fondement et le motif de la communion (sacrifice de prospérités)
- a expié les péchés (sacrifice pour le péché), et
- a réparé le dommage causé (sacrifice pour le délit).
Pour préfigurer l’œuvre du Seigneur Jésus sur la croix, beaucoup d’animaux différents pour les sacrifices et diverses façons de les offrir étaient nécessaires. Tous ces aspects forment un ensemble susceptible d’être exprimé dans le culte chrétien.
D'autre part, certains de ces sacrifices, en particulier l'holocauste (Lv 1), illustrent l’adoration elle-même:
- la pensée centrale dans ces sacrifices, c'est que quelque chose devait être offert à Dieu et que Dieu est satisfait de ce qui est offert («une odeur agréable» dans Lv 1:9, 13, 17, etc.)
- C’est Dieu qui a déterminé ce qui était et ce qui n'était pas une offrande acceptable pour l’adoration, ainsi que la façon dont elle devait être présentée. Chaque détail doit parler de son Fils.
[1] Cette perfection dans sa vie est également illustrée par certains détails d'autres sacrifices (par exemple, «sans défaut» (Lv 1:3) et «sans défauts et sans taches» (1. Pierre 1:19)). C’était un prérequis pour sa mort expiatoire.
13.10 Que nous enseignent l'autel d'or et l'encens?
L'autel d'or (Ex 30:1-10) était placé dans le sanctuaire du tabernacle, juste avant le voile qui interdisait l'accès au lieu très saint («le saint des saints»). Chaque matin, Aaron, le souverain sacrificateur devait faire fumer de l'encens sur cet autel. De cette manière, l'odeur de l'encens - parlant des perfections du Christ - remplissait le sanctuaire tous les jours. Ce type illustre le fait que nos prières ainsi que notre adoration parvenant à Dieu reposent sur la pleine suffisance de Christ.
Quand Aaron entrait dans la présence de Dieu le grand jour des propitiations, il devait mettre «l'encens sur le feu, devant l'Eternel, pour que la nuée de l'encens couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, afin qu'il ne meure pas.» (Lv 16:13). Cela souligne notre privilège de pouvoir «entrer» et nous «approcher» (Héb. 10:19,22) dans la présence de Dieu pour adorer - sachant que nous avons été «rendus agréables dans le bien-aimé» (Ép 1:6).
13.11 Que nous enseignent les instructions de Deutéronome 26?
Ce passage donne des instructions à Israël pour le moment où ils seraient dans la terre promise. Ils avaient à recueillir les prémices de leur récolte dans une corbeille, les poser «devant l’Eternel», et raconter leur histoire en tant que peuple et la façon dont Dieu les avait bénis. Puis, ils devaient adorer. Bien qu'il y ait des différences avec le culte chrétien (par exemple, nous ne devrions pas être occupés principalement de nous-mêmes, de notre histoire ou de notre bénédiction, mais de Christ et de son œuvre), il y a quelques leçons pratiques que nous pouvons tirer de Deutéronome 26:
- Les Israélites devaient vivre dans le pays afin d'être en mesure de recueillir les prémices. En tant que chrétiens, il nous faut comprendre et jouir de notre position chrétienne (voir Q.19).
- Il nous faut d'abord recueillir les fruits (être occupés de Christ) afin d'avoir matière à offrir dans le culte.
- Dieu en premier (ce sont les prémices, et non les restes, qui devaient être offerts).
- Les fruits devaient être frais et ne pouvaient pas être stockés longtemps. Cela montre que ce que nous offrons à Dieu doit être frais, nous devrions jouir nous-mêmes des choses dont nous parlons dans le culte.
- Le culte est lié à la joie: «Et tu te réjouiras ...» (v.11).
- Le culte n'est pas fait de sons incompréhensibles ou de répétitions sans fin. Il se compose de mots qui décrivent intelligemment Dieu et sa Personne, comme révélés par ses actes et par ses voies.
13.12 En quoi le culte juif est-il différent du culte chrétien?
Après avoir examiné le système du culte juif décrit dans l'Ancien Testament, nous devons réaliser qu’il est fondamentalement différent du culte chrétien:
- Le culte juif était basé sur des cérémonies (un tabernacle ou un temple, des autels, des sacrifices d'animaux, de l'encens [1] , des vêtements, etc.). Le culte chrétien, par contre, est spirituel («en esprit», voir Q.15).
- Le culte juif se composait de cérémonies qui étaient essentiellement des ombres, tandis que le christianisme est la réalité, le corps, la «vraie chose»: il a «l'image même des choses» (Héb. 10:1; voir aussi Col 2:17).
- Le culte juif anticipait ce qui se passerait à la croix et que Dieu connaissait. Le culte chrétien est basé sur l'œuvre achevée de Christ (Héb. 9:12, 14). Dieu ne désire plus de sacrifices d'animaux (Héb. 10:5-6).
- Il était caractérisé par du sang versé à répétition (Héb. 10:1). Le culte chrétien est basé sur le fait que l’œuvre est accomplie. Le sang a été versé «une fois pour toutes» (Héb. 9:12, 26; 10:12).
- Il était marqué par des classes distinctes : le souverain sacrificateur, les sacrificateurs, les Lévites, et le reste du peuple. Dans le christianisme, Christ est le «souverain sacrificateur» et il n'y a pas d'autre médiateur, ni «saints», ni Marie, ni une classe spéciale de «sacrificateurs» (1. Tm 2:5). Tous les croyants sont sacrificateurs (1. P 2:5; Ap 1:6) et ont un accès direct pour s'approcher de Dieu (Ép 2:18; Héb. 10:19-22).
- Le culte juif n’a rien rendu parfait (Héb. 9:8; 10:1, 4). Les adorateurs chrétiens ont été rendus parfaits [2] (Héb. 10: 14), ils ont la conscience tranquille et la liberté de s’approcher de Dieu dans l'adoration - rien de tout cela n’était connu des adorateurs juifs.
- Il s’adressait à l'Éternel (Jéhovah, Yahvé, voir Gn 13:18; Dt 26:4). Les chrétiens connaissent Dieu comme Père et, par conséquent, ils adorent le Père (Jean 4:23), et le Seigneur Jésus, son Fils (Q.16).
L'usage par les chrétiens de vêtements particuliers, d’autels, d'encens au sens propre, d’une classe spéciale de sacrificateurs, etc…, représente un retour au judaïsme - ce contre quoi l'épître aux Hébreux met en garde en termes non équivoques.
[1] Si des chrétiens brûlent littéralement de l'encens, - peut-être par manque d’enseignement - alors ils agissent comme s'ils ne savaient pas que ces ombres ont été effectivement accomplies en Christ. Paul met en garde les chrétiens quant au danger de retourner au judaïsme (Ga 2:14).
[2] Tous les croyants sont parfaits quant à leur position devant Dieu. Leur pratique est une autre affaire. Tant que nous sommes sur terre, nous avons la chair en nous et, bien que nous ne devrions pas pécher, sommes susceptibles de tomber ou même de pécher. Cependant, nous savons que Christ a souffert une fois pour toutes et que Dieu nous voit en Christ et ne retiendra rien contre nous. Par conséquent, nous avons une conscience purifiée et la liberté de nous «approcher» (Héb. 10:19-22).
13.13 Que pouvons-nous apporter à Dieu dans le culte chrétien?
En tant que chrétiens, nous n’offrons pas des sacrifices matériels comme le faisait Israël (Q.12), mais des sacrifices spirituels. Cependant comment pouvons-nous adorer Dieu que nous n'avons jamais vu? Dieu s'est révélé dans son Fils, le Seigneur Jésus. Sa vie sur terre et surtout sa mort sur la croix, nous ont montré qui est vraiment Dieu. Par conséquent, dans notre adoration, nous exprimons en paroles ce que les sacrifices de l'Ancien Testament illustraient comme types: ce que Christ est et ce qu'il a fait sur la croix. Ceci sera l'objet de l’adoration dans l'éternité future (voir Q.34). Nous sommes «une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ.» (1. P 2:5).
Le Seigneur Jésus lui-même avait annoncé cette nouvelle forme d’adoration (spirituelle) (Jean 4:21, 23; voir Q.15). L'épître aux Hébreux démontre en détail la supériorité du culte chrétien (voir Q.12) [1] .
Concernant l’adoration, il n'est pas question d'être sentimental ou émotionnel (bien que nos cœurs soient touchés ou affectés par l’adoration). Le prix ou la valeur de ce que nous présentons réside dans les attributs de Dieu et de son Fils qui sont présentées, et non dans nos émotions (voir Q.14).
[1] Lorsque nous offrons nos corps comme «sacrifice vivant» à Dieu (Rm 12:1), ce n'est pas adorer en tant que tel mais une vie vécue pour Dieu en réponse au salut que nous avons expérimenté. Pareillement, ce qui résulte de notre service pour le Seigneur est considéré comme une offrande pour le Seigneur - mais ne constitue pas une adoration en tant que telle (voir la «l’offrande des nations» (Rm 15: 16) et l'offrande des Lévites (Nb 8:9ss)). Aucun de ces passages ne peut être pris pour justifier l'idée que nous aurions à nous engager dans des pèlerinages ou d'autres entreprises difficiles pour offrir cela à Dieu en vue de lui plaire.
13.14 Comment savons-nous que Dieu accepte ce que nous apportons?
1. Pierre 2:5 dit que les sacrifices spirituels sont «agréables à Dieu par Jésus-Christ». Qu'ils soient acceptables n'est pas fondé sur ce que nous sommes par nature ou dans notre vie pratique, ni sur notre éloquence, ni non plus sur la grandeur du bâtiment utilisé, mais uniquement sur le Seigneur Jésus. Nos paroles peuvent être simples, mais si elles sont sincères et parlent de Christ et de son œuvre, Dieu sera heureux de les accepter.
Cela dit, Dieu désire que notre vie quotidienne et notre adoration soient conformes à sa Parole. Sinon, il ne pourra pas accepter ce qui est offert. Dieu n’a pas eu égard au sacrifice de Caïn (Gn 4:5) parce qu'il était basé sur le principe de la «justification par les œuvres», présenté sans la foi et dans l’ignorance de la nécessité de la mort afin de s'approcher de Dieu. Amos devait dire au peuple d'Israël que Dieu n’accepterait pas leurs sacrifices en raison de leurs actions (Amos 5:21ss). Si nous avons déshonoré le Seigneur nous devons nous juger nous-même (1. Co 11:31). Ainsi, nous pouvons nous approcher de Dieu pour l’adorer.
13.15 Qu’est-ce que l’adoration «en esprit» et «en vérité»?
Le Seigneur Jésus a utilisé cette expression dans sa conversation avec une femme samaritaine (Jean 4). Elle était habituée à une adoration purement extérieure et cérémonielle basée sur des rituels juifs. Le Seigneur lui explique qu'une nouvelle période allait commencer, et avec elle une nouvelle forme d’adoration : «Mais l'heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité» (v.23).
Adorer «en esprit» révèle que:
1. L’adoration chrétienne est spirituelle par opposition à l’adoration matérielle (voir Q.13). Ceci est en contraste frappant avec les éléments du culte juif: des vêtements, des bâtiments, de l'encens, des sacrifices d'animaux, etc. (Q.12), mais elle est conforme à ce que Dieu est: «Dieu est Esprit» (Jean 4:24).
2. Le Saint-Esprit guide l'adorateur chrétien dans ce qu'il faut exprimer devant Dieu.
Adorer «en vérité» véhicule l'idée que :
1. L’adoration est basée sur la vérité révélée. Les patriarches ont adoré le Dieu qui leur était apparu (Gn 12:7; 26:24,25; 35:1-7). Selon la loi, l’adoration devait être fondée sur les instructions que Dieu avait données. En tant que chrétiens, nous avons la pleine révélation de Dieu. Son cœur a été révélé. Nous connaissons le Père. Le Seigneur Jésus a révélé Son nom: «Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu» (Jean 20:17).
2. L’adoration doit être réelle. Il s’agit de penser à ce que nous disons et pas seulement réciter quelque chose ou honorer des lèvres (Mat. 15:8; És 29:13).
13.16 Qui adorons-nous?
L’adoration revient à Dieu, et jamais à des créatures, que ce soit des hommes, des anges, ou toute autre chose (Ex 20:2-5; Dt 6:13; Mat. 4:10; Actes 10:25-26; 14:13-18; Ap 19:10; 22:9; voir aussi Jean 4:24; 1. Co 14:25). En particulier:
1. Nous adorons le Père (Jean 4:23-24; voir Q.15). Il est dit que «le Père» cherche des adorateurs. Le nom de Père est utilisé ici pour montrer qu'il cherche l’adoration de ceux qui sont conscients de leur relation avec lui comme leur Père (voir aussi Ép 1:3; 3:14; 5:20; etc.) Nous l'adorons pour ce qu'il est (Q.3) et pour ses desseins merveilleux (Ép 1 et 3).
2. Nous adorons aussi le Fils. Bien qu'il soit devenu homme, il a toujours été et il est Dieu. Il est digne d'être adoré. Même quand il était sur la terre, il a accepté l'adoration des hommes (Mat. 14:33; Jean 9:38). Quand il est monté au ciel, les disciples lui ont encore rendu hommage (Luc 24:52). Maintenant que le Fils est venu, il est impossible de vraiment honorer le Père sans donner honneur au Fils (Jean 5:23).
13.17 L’adoration du Saint Esprit n'est-elle alors pas biblique?
Non, elle ne l’est pas. Pour le comprendre, nous pouvons considérer les points suivants:
- Nous ne trouvons nulle part dans la Bible que quelqu’un adore ou prie le Saint Esprit.
- Le Saint-Esprit habite en nous et nous aide à jouir de notre relation avec le Père et le Fils (Rm 8:15-16; Jean 14:8-17). Nous sommes exhortés à prier par le Saint-Esprit (Ép 6:18; Jude 20) et nous «adorons [1] par l'Esprit de Dieu» (Ph 3:3). C’est l’adoration «par» l'Esprit, et non pas «à» ou «de» l’Esprit.
[1] Un mot grec différent est utilisé ici (Latreuô, rendre culte, voir Q.2) mais la même remarque s'applique. Rendre culte est dirigé par l'Esprit de Dieu mais ne s'adresse pas à l'Esprit.
13.18 De quel don ai-je besoin pour adorer?
Aucun - ni pour l’adoration personnelle ni pour le culte collectif. Chaque chrétien peut s'incliner devant le Seigneur. Ce n'est pas une question de don. Aucune des listes de dons ne mentionne l’adoration (voir Rm 12,... 1. Co 12, Ép 4:11ss). Les dons sont pour l'édification du Corps : pour le salut des pécheurs et le développement spirituel des croyants (Ép 4:12). L’adoration s’adresse à Dieu. Ce n'est pas une question de connaissance, mais plutôt une question d'affection et de piété.
13.19 Qui peut adorer et quelles sont les conditions requises?
La première condition c’est d’être sauvé. Seuls ceux qui ont été rachetés et ne sont plus sous la puissance de Satan seront en mesure d’adorer. Ceci est illustré par le fait qu'Israël ne pouvait pas adorer en Egypte, mais devait d'abord être racheté (par le sang de l'agneau) et délivré (par la traversée de la mer Rouge). Un incrédule ne connaît pas Dieu comme Père et ne sera pas en mesure de voir toute l’excellence de la personne de Dieu.
Les croyants aussi ont besoin d’être libérés pour goûter la présence de Dieu. Ils n'auront cette liberté que s’ils jouissent de la position chrétienne: justifiés (Rm 5:1), sanctifiés, rendus parfaits (Héb. 10:10, 14), participants à l’appel céleste (Héb. 3:1). La connaissance de l'œuvre achevée de Christ, de la sécurité éternelle du croyant et de la purification d'une mauvaise conscience (Héb. 9:12, 14; 10:22) donnera au croyant la liberté de s'approcher de Dieu dans l'adoration (Héb. 10:19).
Alors qu’il y aura naturellement chez un croyant une croissance dans la connaissance du Seigneur et dans la qualité de son adoration, il n’en demeure pas moins que c’est aussi la responsabilité de chaque croyant qui profite de ce que nous venons de voir de s'approcher de Dieu dans l'adoration.
13.20 Les chrétiens adorent-ils le Seigneur Jésus comme roi?
Beaucoup le font sans doute, mais est-ce sage? Comme chrétiens, nous connaissons le Seigneur Jésus comme notre Seigneur (Ac 2:36; 1. Co 1:2), notre Rédempteur (Ép 1:7), notre Epoux (Ap 22:17) et notre Chef (Col 1:18), mais il n'est jamais appelé notre roi. Nous attendons avec impatience le jour où Christ régnera comme roi et que tous lui rendront hommage. Mais même alors, nous régnerons avec lui (et non pas qu’il règnera sur nous). Notre relation avec lui est plus intime, ce qui devrait se refléter dans notre adoration.
A titre d'illustration: comment la femme du président le salue-t-elle quand il rentre à la maison le soir ? En disant: «Bonsoir, Monsieur le Président?» Sûrement pas! Aussi heureuse qu’elle puisse être qu'il occupe cette fonction, pour elle, il est le mari qu'elle aime, et non pas son «Président».
13.21 L’adoration est-elle vraiment utile?
Le Seigneur Jésus, en Jean 4:23, déclare: «car le Père en cherche de tels qui l'adorent», donc des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité. Cela est d'autant plus remarquable qu’il n’est jamais dit qu'il cherche des docteurs, des pasteurs, des évangélistes, - ou autre. Cela montre combien Dieu prend plaisir à la réponse des cœurs qui l’adorent.
En Jean 12, l’adoration est illustrée par l'acte de Marie qui a répandu le parfum de nard pur de grand prix de telle sorte que l'odeur remplisse la maison. Judas a considéré cela comme une perte. Pour lui, l'argent aurait été mieux utilisé pour répondre aux besoins des hommes (idée de la philanthropie). Mais le Seigneur prend la défense de Marie: «Permets-lui d’avoir gardé ceci pour le jour de ma sépulture. Car vous avez les pauvres toujours avec vous, mais moi, vous ne m'avez pas toujours ». Dépenser son énergie ou d’autres ressources pour l’adoration n’est pas une perte. L'adoration est la cause la plus digne. Elle est la forme de service la plus élevée parce qu'elle s’adresse à Dieu (Q.16 ; Q.22).
Après les 70 ans de captivité, quand une minorité de Juifs retournèrent à Jérusalem, la première chose qu'ils firent fût de rétablir l'autel (Esd 3:2-3). L’adoration était leur priorité absolue.
13.22 Adorer, est-ce identique à servir?
Adorer est, dans un certain sens, un service (lorsque cet aspect de l’adoration est souligné, le mot grec «latreuô» est utilisé), mais tout service n’est pas de l’adoration. Le service cherche souvent à répondre aux besoins matériels ou spirituels des hommes. L’adoration en revanche s’adresse à Dieu (Q.1 ; Q.16).
Cette distinction est illustrée dans l'Ancien Testament: le service sacerdotal était réservé à Aaron et à ses fils alors que le service lévitique pouvait être effectué par tout autre lévite. En d'autres termes, l’adoration est une activité plus élevée que les autres formes de service. Aujourd'hui, tous les chrétiens sont sacrificateurs (voir Q.12), mais il demeure que le service sacerdotal est plus élevé que le service lévitique.
13.23 L’adoration est-elle une activité individuelle ou collective?
Les deux. D'une part, nous trouvons de nombreux exemples de personnes individuelles qui adoraient Dieu ou le Seigneur Jésus (par exemple Jean 9:38). D'autre part, c’est comme «sainte sacrificature» (non comme sacrificateurs ou comme individus), que nous offrons des sacrifices spirituels (1. P 2:5). En ce sens, c’est une activité collective [1] .
Le Seigneur trouve son plaisir en toute personne s'inclinant devant lui, reconnaissant sa grandeur, son amour et sa grâce, cependant l’adoration collective (voir Q.25) s'élève souvent à un niveau beaucoup plus élevé que l’adoration individuelle (ceci du fait que nous sommes réunis à son Nom (Mat. 18:20), nos yeux étant fixés sur lui, nous sommes conduits d'une manière particulière par le Saint-Esprit, et l’adoration des différents cœurs individuels est mutuellement renforcée: ce qu’un frère exprime en adoration donne lieu à une nouvelle pensée chez un autre frère.)
[1] L’adoration collective est déjà illustrée dans l'Ancien Testament où les sacrifices devaient être apportés au tabernacle (Lv 1:3, etc.) Dans le Nouveau Testament, l’adoration est en relation avec les lieux saints (Héb. 10:19) et la maison spirituelle (1. P 2:5).
13.24 L’adoration (collective) peut-elle prendre la forme d’un spectacle?
Il y a beaucoup de représentations (des chœurs, des «concerts de louange»), désignées ou publiées comme «cultes». Cependant, l'idée d'un spectacle est opposée à celle de culte: un spectacle s'adresse à un public; le culte s'adresse à Dieu (Q.1). Les interprètes reçoivent des applaudissements; les adorateurs rendent gloire à Dieu (Ap 19:10; 22:09).
13.25 Y a-t-il une réunion d’assemblée réservée à l’adoration (collective)?
Il y a trois réunions d’assemblée régulières dans le Nouveau Testament: pour la prière (Mat. 18:19; Ac 12:5); pour l'édification (1. Co 14:29), et pour la fraction du pain (Ac 20:07; 1. Co 11:23ss). La dernière d'entre elle est naturellement le plus souvent liée à l’adoration. Alors que le but de cette réunion est de rompre le pain en souvenir du Seigneur (1. Co 11:24-25) et d’«annoncer» sa mort (1. Co 11:26), il serait très anormal que la méditation des souffrances et de la mort de Christ ne nous conduise pas à l’adorer lui ainsi que le Père qui a été révélé par la mort de Christ.
Bien sûr que l’adoration peut également avoir lieu lors d'autres réunions (p.ex. aux réunions de prière ou d’édification, ou même en dehors des réunions d’assemblée).
13.26 Lorsque nous nous réunissons pour rompre le pain («la cène du Seigneur»), dans quel ordre doit-on s’adresser au Père et au Fils dans l’adoration?
Lorsque nous mangeons le pain et buvons à la coupe nous «participons à la table du Seigneur» (1. Co 10:21). C'est sa Table, la communion avec son corps et avec son sang, c'est son repas. Comme le Seigneur préside à sa table, on comprend qu’on s’adresse à lui en rendant grâce pour les emblèmes (le pain et la coupe), mais il ne serait pas bon d’établir des règles pour définir si le Père doit être adoré en premier ou plutôt vers la fin de la réunion, etc. La Parole ne précise pas ces détails et il est donc sage pour nous de ne pas le faire non plus.
13.27 Quels sont les rôles respectifs des frères et des sœurs quant à l’adoration?
Les frères et les sœurs sont tous des sacrificateurs (1. P 2:5; Ap 1:6) et chaque frère, chaque sœur peut adorer le Père et le Fils. Lors du culte en commun, les frères donnent l’expression audible de l’adoration, apportant devant Dieu l’adoration des cœurs de ceux qui sont réunis. L'accent est mis sur l'activité collective - c'est-à-dire frères et sœurs adorant comme unis ensemble. Cela est mis en évidence lorsque les frères et sœurs chantent ensemble une hymne et aussi lorsqu’un frère prie à haute voix, s’exprimant au nom de ceux qui sont réunis. Durant les moments de silence, tant les frères que les sœurs peuvent adorer en silence, dans leurs cœurs. Cette adoration silencieuse est magnifiquement illustrée par l'odeur du parfum de Marie - inaudible - remplissant la maison (Jean 12:3). Le Seigneur a trouvé sa satisfaction (pas tellement dans l’odeur en elle-même mais) dans les affections qui ont poussé ce cœur à lui offrir ce parfum.
13.28 Faut-il faire usage des Psaumes dans le culte chrétien?
Beaucoup de psaumes expriment les sentiments de Christ dans ses souffrances (voir, par exemple, Ps 22 et 69). De nombreux versets des Psaumes offrent matière aux croyants pour stimuler la méditation et pour adorer. Toutefois, les Psaumes ont une portée prophétique. Pour la plupart, ils expriment les sentiments que les juifs fidèles (généralement nommé «le résidu») connaîtront au cours de la période des grandes tribulations. Ces croyants fidèles ne font pas partie de la Chrétienté et ne connaissent pas la position chrétienne (Q.19): la connaissance de Dieu comme Père, l'assurance du pardon des péchés, etc. Ils sont encore sous la colère de Dieu et prient légitimement Dieu qu'il les sauve de leurs tribulations en détruisant leurs ennemis (d'où le terme de Psaumes «imprécatoires »). C'est pourquoi de nombreux Psaumes - aussi précieux soient-ils - ne se prêtent pas tels quels pour le culte chrétien.
13.29 Qu'en est-il de l'utilisation d'instruments de musique dans le culte chrétien?
Les instruments de musique ont été utilisés en relation avec le culte dans l'Ancien Testament. Certains des Psaumes se réfèrent à des «instruments à cordes» dans leur en-tête (voir Ps 4, 6, 54, 55, etc.) ou dans leur texte (par exemple 33:2; 45:8). A l'époque de David, dans le cadre du «service de la maison de Dieu», divers instruments de musique étaient utilisés: «cymbales, luths et harpes» (1 Chr 25:6).
Quand nous arrivons au Nouveau Testament, nous ne trouvons plus d’instruments de musique faisant partie du culte sur la terre - sauf dans un sens symbolique dans l'Apocalypse [1]. Au contraire, les exhortations sont: «vous entretenant par des psaumes et des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur» (Ép 5:19), «chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce» (Col 3:16).
Par conséquent, l'utilisation d'instruments de musique dans le culte chrétien n'est pas selon la pensée de Dieu.
[1] Voir Ap 5:8; 14:2; 15:2. L’Apocalypse est un livre plein de symboles et les harpes en sont aussi (comment une harpe pourrait-elle sonner comme les grandes eaux et le tonnerre (14:2)?). Si quelqu'un insiste sur le fait que ces versets sont donnés pour être imités littéralement, il faudrait, pour être cohérent, qu’il prenne également des coupes d'or, mette une couronne sur sa tête et se tienne devant une mer de verre, mêlée de feu.
13.30 Y a-t-il un lien entre le culte chrétien et la bienfaisance chrétienne?
Un certain nombre de passages montre une connexion entre les deux:
- Dans Hébreux 13:15-16 les deux sont étroitement liés. Le verset 15 parle d’adoration : «Offrons donc, par Lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom». Elle est suivie immédiatement par l'exhortation: «Mais n’oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices». Il est intéressant de noter que le même mot («sacrifice») est utilisé ici pour l’adoration des lèvres et le don des biens.
- Dans Philippiens 4:18 Paul utilise un langage similaire en se référant à un don matériel qu'il a reçu: «un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable, agréable à Dieu» - indiquant qu'il a été offert, au même titre qu’une adoration, comme sacrifice à Dieu.
- Dans 1. Corinthiens 16:1-2, le premier jour de la semaine est mentionné dans le cadre des collectes pour les saints, le jour même où la fraction du pain a lieu (Actes 20:7). Dieu tient compte à la fois de ce que nos lèvres expriment et de ce que nos mains donnent.
- Voir aussi le lien entre le culte (les sacrifices) et donner (la dîme) dans Deutéronome 12 et 26.
13.31 Où dois-je adorer?
Dans un sens, nous pouvons adorer partout, à la maison comme aussi loin de la maison, pour autant que les circonstances le permettent. Si nous avons la possibilité d'être occupés de Christ, nous pouvons adorer dans nos cœurs et, si possible, avec nos lèvres (voir Ap 1 :9-10).
Dans un autre sens, quand il s’agit du culte (adoration collective), Dieu veut que nous soyons au bon «endroit». Ce n'est plus un lieu physique ou géographique comme c'était le cas dans l'Ancien Testament (Dt 12; 26:1), mais un lieu spirituel, un ensemble de principes: être réunis au nom du Seigneur Jésus (Mat. 18:20). En tant que chrétiens, nous avons à rechercher d'autres chrétiens désirant se réunir au nom du Seigneur Jésus, reconnaissant son autorité (sa Parole) et lui donnant la place centrale («au milieu»: Jean 20:19). Voilà l'endroit pour le culte collectif dans le Nouveau Testament.
13.32 L'idée d'avoir un «leader de louange» est-elle biblique?
Non. S'il est vrai que dans l'Ancien Testament, il y avait un «chef de musique» (comme les titres de nombreux psaumes l’indiquent), nous ne trouvons pas cette notion dans le Nouveau Testament. Le Seigneur Jésus est maintenant le «chef de musique», celui qui conduit l’adoration (Héb. 2:12). Les réunions d’assemblée sont guidées par le Saint-Esprit en sorte que chaque frère peut y contribuer (1. Co 14:26). Ce modèle divin est très différent de l'idée d’un leader de louange qui planifie à l'avance ce qui sera dit et par qui.
13.33 Y aura-t-il un culte après la période chrétienne (c'est à dire quand le Saint-Esprit ne sera plus sur la terre)?
Oui. De nombreux passages de l'Ancien Testament contiennent des déclarations prophétiques à cet effet: toutes les familles des nations se prosterneront (Ps 22: 27, 29). Il en sera de même de toute la terre (Ps 66:4), des rois (Ps 72:11), de toutes les nations que Dieu a faites (Ps 86:9), des dispersés de l'Assyrie et de l'Egypte (És 27:13), de toute chair (És 66:23), des villes de Juda (Jérémie 26:2), du prince (Éz 46:2), des gens de la terre (Éz 46:3, 9), de toutes les îles des nations (So 2:11), de toutes les nations (Za 14:16), et ainsi de suite.
Cependant, l'Eglise sera à ce moment-là dans le ciel - et engagée là dans l’adoration (voir Q.34).
13.34 Y aura-t-il un culte dans le ciel?
Certainement. Le ciel sera caractérisé par l’adoration. Dans l'Apocalypse, nous trouvons cinq occasions d’adoration dans le ciel, à chaque fois sous un aspect particulier:
- adoration du Créateur (4:10-11);
- adoration de l'Agneau (5:12-14);
- adoration de la part de la grande foule (7:9.11);
- adoration quant à la mise en place du royaume (11:16-17);
- adoration quant au jugement de la grande prostituée et aux noces de l'Agneau (19:1-7).
Les 24 anciens symbolisent les croyants rachetés qui sont passés par la mort. Leur cantique nouveau (5:9) parle de
- la personne de Christ («tu es digne»),
- de l'œuvre de Christ («tu as été immolé»),
- des résultats de son œuvre pour Dieu («tu as acheté pour Dieu») et
- pour nous («tu les as fait rois et sacrificateurs, et ils régneront sur la terre »).
Chacun de ces quatre thèmes du cantique nouveau fait déjà partie du culte chrétien aujourd'hui. En ce sens, le cantique nouveau a déjà commencé.
13.35 Si le culte ne revient qu’à Dieu seul, pourquoi le terme grec pros-cyneô est-il utilisé en Matthieu 18:26?
Matthieu 18:26 parle de l'homme qui s’est jeté au pied de son créancier lui demandant d’user de patience pour le paiement de la dette. Dans la version anglaise King James, il est dit: «Le serviteur se jetant à ses pieds, l’adora disant: Seigneur, use de patience envers moi, et je te paierai tout ». Les versions françaises traduisent ce mot par «rendre hommage» ou «se prosterner». Bien que ces traductions nous aident à saisir le sens de ce verset, la question demeure de savoir pourquoi le mot grec pour «adoration» est utilisé. Adorer signifie «se prosterner» (Q.2). C'est l'attitude que doit prendre l'homme devant Dieu (Q.15), mais parfois le mot est utilisé dans un sens plus général faisant référence à la position physique prise. C'est le cas ici (et aussi dans d'autres passages des évangiles ainsi que, par exemple, en Ap 3:9).