L’évangile du salut - La justification par rapport aux péchés
Les questions de ce chapitre suivent à peu près Romains 1 à 5, 11. Le prochain chapitre s’occupe de Romains 5, 12 à 8.
5.1 Quelle est la signification du terme «Evangile»?
Le mot grec pour évangile (euangelion) signifie «bonne nouvelle». Dans la Grèce antique, quand une bataille était gagnée, un messager était envoyé vers la ville et en l’approchant, il criait le mot «euangelion»: bonne nouvelle - la bataille est gagnée! L’évangile représente la bonne nouvelle que Dieu a fait annoncer depuis la mort et la résurrection de Christ. Pour le contenu voir la question suivante.
5.2 Quel est le sujet de l’Evangile?
Dans la Bible, l’Evangile nous dit comment, quand l’homme a complètement échoué, Dieu a établi un chemin pour que l’homme puisse connaître une relation avec Dieu. Ce chemin est par son Fils, le Seigneur Jésus, qui était et est Dieu, qui est devenu homme et qui est mort sur la croix pour des pécheurs: «l’évangile de Dieu… touchant son Fils» (Rom. 1, 1, 3). Il est le chemin et le seul qui conduise à Dieu (Actes 4, 12). L’homme n’a pas recherché Dieu, mais la Bonne Nouvelle est que Dieu a cherché l’homme et qu’il offre un salut gratuit à l’homme coupable (cf. Luc 15).
5.3 Pourquoi Paul n’avait-il pas honte de l’Evangile? (Rm 1, 16, 17)?
Paul aurait pu avoir honte de l’Evangile parce que l’homme, naturellement, s’oppose à un message qui le déclare coupable, et qu’il méprise ceux qui lui apportent ce message, et l’homme cherche à leur faire honte [1].
Mais Paul n’a pas honte - pour plusieurs raisons: d’abord, c’est la «puissance de Dieu» à quiconque croit (v. 16). L’Evangile a la puissance de transformer des personnes et de les amener à Dieu (s’ils acceptent et croient). Ensuite, l’Evangile est universel (en faveur des juifs et des nations; Rom. 1, 16). Enfin, la justice de Dieu est révélée (v.17) par cet Evangile.
1 Une raison supplémentaire de l’opposition de l’homme contre le message de l’Evangile est que l’homme ne peut rien faire pour résoudre ou aider à résoudre la question de sa culpabilité, et que la seule solution à cette question est purement divine, et a pour centre un homme crucifié!
5.4 Comment la justice de Dieu est-elle révélée dans l’Evangile?
L’Evangile montre que Dieu est juste [1]: quand il condamne le pécheur dans sa colère (Rom. 1, 17, 18), quand il ressuscite Jésus (Rom. 4, 25) et lui donne une place d’honneur (Jean 16, 10), et quand il pardonne les péchés qui sont confessés (1 Jean 1, 9), quand il justifie ceux qui croient en Jésus (Rom. 3, 25.26; 4, 5). Il est spécialement surprenant à première vue, d’en arriver à justifier ces pécheurs contre lesquels il y avait la colère de Dieu. Pour voir la solution de cette difficulté, voyez les questions Q 5.11 et Q 5.12.
1 Dieu est amour (1 Jean 4, 16) mais Dieu est aussi lumière (1 Jean 1, 5).
5.5 Qui a besoin de l’Evangile?
Chacun. Paul divise l’humanité en trois groupes: les hommes qui ont perdu la connaissance du vrai Dieu, et ne se donnent aucune règle de conduite (Rom. 1, 18-32), les moralistes (c’est-à-dire les hommes qui se donnent des règles de conduite (Rom. 2, 1-16), et les Juifs (Rom. 2, 17 à 3, 9). Les hommes appartiennent tous à l’un ou l’autre de ces trois groupes. Et Paul démontre que chaque groupe est coupable devant Dieu.
5.6 Les hommes sont-ils tous coupables? N’y a-t-il aucune exception?
Effectivement, les hommes sont tous coupables. Ceux du premier groupe, les gens qui ne se donnent aucune règle, sont coupables (même s’ils n’ont jamais entendu l’Evangile) parce qu’ils auraient pu connaître le Créateur simplement en regardant la création autour d’eux, mais ils ont refusé. Les moralistes, de leur côté, ont fait des lois, mais ils ne les ont pas respectées et ils ont agi contre leurs consciences (Rom. 2, 15). Quant à Israël, ils avaient la loi et l’ont violée.
Le résultat est qu’«il n’y a point de juste, non pas même un seul» (Rom. 3, 10). «Car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu» (Rom. 3, 23).
5.7 N’y a-t-il aucune solution?
Il y en a une. Pour connaître exactement ce qu’est cette solution, gardez présent à l’esprit que Dieu est un juste juge, et qu’il est saint, et qu’il a horreur du péché. Il connaît chacun de nous, et chacun de nos péchés. Il n’y a que deux possibilités: Ou bien il doit vous condamner, ou bien vous devez être «rendu juste» devant lui. Pour savoir comment cela peut se faire, voyez, s’il vous plaît, les questions suivantes.
5.8 Que signifie être «justifié» (Rm 3, 20)?
Justifié signifie «déclaré juste». C’est mieux qu’être innocent. Si vous êtes justifiés, vous pouvez montrer Christ à la droite de Dieu, et dire [1] «je suis lié à lui, il a porté mes péchés, et Dieu a accepté cela; c’est pourquoi je suis justifié». Adam dans l’innocence, ne pouvait pas dire cela.
Si donc quelqu’un voulait vous condamner comme coupable, il devrait d’abord condamner Christ comme injuste - et cela est impossible (Rom.8, 34).
Etant justifiés, nous sommes désormais justes, mais notre justice ne vient pas de nous ni de l’homme, c’est une «justice de Dieu» qui nous a été conférée (= attribuée) - voir Romains 4, 3, 5, 11 et Philippiens 3, 9.
1 La justification implique, bien-sur, la purification par le sang et la remission, mais elle n’est pas identique avec ces termes.
5.9 Que signifie «des œuvres de loi» (Rm 3, 20)?
Les œuvres de loi ne sont pas seulement des œuvres consistant à observer la loi de Moïse, mais des œuvres consistant à observer n’importe quelle sorte de loi. Le but de tenir une loi religieuse est d’obtenir l’approbation de Dieu, et de maintenir cette position. Simplement dit, la plupart des gens pensent pouvoir etre sauvés de cette manière (« si tu es bon tu iras au ciel »). Mais, malheureusement, personne parmis nous est bon.
Ce que le peuple d’Israël a montré en rapport avec la loi de Moïse, est la démonstration que l’homme est incapable d’observer aucune loi. C’est un principe général. Aucune œuvre, ni quoi que ce soit que l’homme puisse faire, ne peut le rendre juste devant Dieu.
5.10 Comment quelqu’un peut-il être justifié devant Dieu (Rm 3, 22-25)?
En ce qui nous concerne, seulement par la foi. En ce qui concerne Dieu, seulement par grâce. «Par la foi» veut dire que nous nous confions en Christ, qui a payé le prix pour nos péchés, et que ce prix est suffisant. «Par grâce» veut dire que nous pouvons seulement accepter ou recevoir ce que Dieu a fait; nous ne pouvons rien faire ni rien ajouter.
Le moyen dont Dieu s’est servi pour nous justifier, c’est le sang de Christ, d’où l’expression «par la foi en son sang»: le Seigneur Jésus a dû mourir à notre place.
5.11 Qu’entend-on par «lequel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang»? (Rm 3, 25)
En hébreu, «propitiatoire» signifie «ce qui couvre» (voir Q 2.7). Dans l’Ancien Testament, c’était le couvercle de l’arche de l’alliance; il était en or, ce qui nous parle de la justice divine. Les tables de la loi (qui ne peuvent que déclarant l’homme coupable) étaient dans l’arche. Les chérubins (gardiens de la sainteté de Dieu, exécuteurs du jugement divin; Gen. 3, 24) regardaient en bas (Ex. 25, 20 et 37, 9) vers le propitiatoire de l’arche (ils devaient reconnaître ainsi que Dieu devait condamner l’homme). Mais le couvercle de l’arche était aspergé de sang (Lév. 16, 14-16, 33), le sang d’une victime sans défaut, répandu pour un peuple coupable. Ainsi Dieu a pu épargner son peuple. C’est une image de ce que Christ a fait: il a donné sa vie, son sang a été versé, de sorte que Dieu n’a pas à nous juger.
Certaines traductions utilisent le mot «propitiation» au lieu de «propitiatoire» en Romains 3, 25 mais il est bien de se rendre compte que la propitiation a eu lieu à la croix dans l’œuvre expiatoire et la mort du Seigneur Jésus. Le propitiatoire est le moyen de la propitiation, c’est-à-dire la Personne de Christ crucifié. Le fait qu’il est assis à perpétuité à la droite de Dieu est l’expression de la parfaite efficacité de son œuvre.
Le mot «expiation» est plus courant en français que le mot «propitiation», mais le mot propitiation montre mieux le fait que notre péché a été couvert par quelqu’un d’autre qui en a subi tout le châtiment; nos péchés n’ont pas été «expiés» par nous-mêmes. C’est Christ qui en a porté le châtiment : c’est Christ qui a fait propitiation (2. Jean 2 :2).
5.12 Comment Dieu peut-il justifier un pécheur et en même temps être juste?
Parce que Christ est devenu notre substitut, c’est-à-dire qu’il a pris notre place sous la condamnation du péché. Si vous payez ma dette, que peut faire le juge? Rien! Quelqu’un a payé pour moi. Aucun homme n’aurait pu trouver un aussi merveilleux moyen de justification et de pardon, et donc un aussi merveilleux message. Dieu pardonne (c’est merveilleux en soi), mais Dieu ne «laisse pas passer» les péchés. Il pardonne après avoir jugé les péchés, et condamné le péché. Le problème a été résolu, mais d’une manière juste.
5.13 Qu’en est-il des saints de l’Ancien Testament? Comment étaient-ils justifiés (Rm 4)?
De la même manière que les croyants du Nouveau Testament: par la foi. Abraham a cru Dieu, et le fait d’avoir cru la parole de Dieu lui fut compté à justice (Rom. 4, 3). Dieu a pu justifier Abraham sur cette base, parce qu’il regardait au sacrifice (futur) de Christ: Romains 3, 25, 26.
5.14 Jacques ne dit-il pourtant pas qu’Abraham a été justifié par des œuvres?
Oui, en effet. Mais Jacques explique comment notre justification qui est par la foi et par grâce, doit nécessairement être vue de manière concrète, par le moyen d’actes - des actes visibles de tous (Jacq. 2, 21, 22). Comment pouvait-on voir et savoir qu’Abraham était juste? Seulement par ses œuvres. Quand il est venu offrir Isaac, il a donné la preuve de la foi qu’il avait. Mais Dieu savait bien qu’Abraham croyait déjà auparavant. Et il lui compta cela à justice (Gen. 15, 6).
5.15 Pourquoi Christ a-t-il dû être ressuscité pour notre justification (Rm 4, 25)?
L’œuvre de Christ a été accomplie lorsqu’il a dit «c’est accompli» qu’il a remis son esprit (Jean 19, 30), et qu’il est mort. Mais par sa résurrection, Dieu a voulu montrer à tous (hommes et anges) que la mort de Christ était acceptée comme pleinement suffisante pour lui; Dieu a été pleinement satisfait de lui et de son œuvre (Rom. 4, 25). Dès lors, Dieu restait juste en justifiant ceux qui sont de la foi de Jésus (Rom. 3, 26), c’est-à-dire ceux qui mettent leur confiance dans l’œuvre de Jésus à la croix. Maintenant que Christ est ressuscité, nous avons nous-mêmes la preuve que cette œuvre de la croix était acceptée par Dieu, et notre foi en est confirmée.
5.16 Quelles sont les conséquences de la justification (Rm 5, 1, 2)?
Nous avons la paix avec Dieu (Rom. 5, 1), alors il n’y a plus de problème entre Dieu et nous! il ne s’agit pas d’une promesse d’une paix future - le croyant possède cette paix déjà maintenant! Rien ne fait plus obstacle dans nos relations avec Dieu. Ce n’est pas seulement qu’il n’a plus rien contre nous, mais nous nous trouvons positivement dans sa faveur (v. 2): Dieu nous est favorable, il est pour nous (Rom. 8, 31); ses pensées et ses sentiments envers nous sont positifs.
5.17 Comment cela se traduit-il concrètement dans nos vies?
Les versets suivants (Rom. 5, 3-11) nous montrent que même les tribulations (= épreuves, grandes difficultés) que nous devons traverser dans nos vies deviennent un sujet de gloire pour nous, et qu’il y a une croissance dans la patience, l’expérience et l’espérance. L’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint. Cet amour, Dieu l’a montré quand Christ est mort pour nous - lorsque nous étions encore pécheurs. Conclusion: si Dieu a déjà tout fait et donné le maximum pour nous quand nous étions des ennemis, combien plus, maintenant que nous sommes dans sa faveur et réconciliés, nous sauvera-t-il au travers des épreuves de chaque jour, et nous fera-t-il échapper à la colère future. Quelle assurance!