Le Saint Esprit
Contenu
Le sujet du Saint Esprit dans la Bible (Q 1)
I. La personne du Saint Esprit (Q2-8)
II. L’œuvre du Saint Esprit (Q9-39)
Les activités de l’Esprit Saint en dehors de nous (Q10-11)
Les activités du Saint Esprit en relation avec notre salut (Q12-18)
Activités du Saint Esprit avec ou en nous (dans notre vie pratique et quotidienne) (Q19-34)
III. Nos activités en relation avec le Saint Esprit (Q35-39)
IV. Les symboles et les types du Saint Esprit (Q40-43)
Symboles et types sont similaires mais pas identiques : les symboles sont des éléments ou des objets plus génériques (comme un sceau par exemple), tandis que les types sont des personnes ou des choses plus spécifiques (comme « l’esclave en Luc 14 »). Les deux nous fournissent toutefois des illustrations qui nous aident à saisir la nature et les caractéristiques de la personne ou du thème qu’ils représentent.
La Bible emploie un nombre remarquable de symboles et de types pour nous faire prendre conscience de la multiplicité des services et des bienfaits que l’Esprit accomplit pour nous et nous octroie. La liste qui suit n’est pas exhaustive mais traitent les plus importants.
Les trois premiers symboles - le sceau (Q40), l’onction (Q41) et les arrhes (Q.42) - parlent tous de la bénédiction qui découle de l’habitation du Saint Esprit dans le croyant, mais chaque expression fait ressortir un aspect différent de cette bénédiction. Un certain nombre d’autres types ou de symboles sont énumérés en Q43.
V. Quelques idées erronées mais répandues (Q44-52)
11.1 La Saint Esprit a-t-il fait des révélations sur lui-même ?
Selon Jean 16:3, le Saint Esprit ne parle pas de par lui-même. Ce verset ne veut pas dire que le Saint Esprit ne parle pas de lui-même. Les nombreuses références données ci-dessous prouvent le contraire. Le sens est que le Saint Esprit ne parle pas indépendamment, de son propre fond. C’est pourquoi le verset continue en précisant qu’il « dira tout ce qu’il aura entendu ». L’Esprit parle en harmonie avec le Père et le Fils et dans la dépendance du Père et du Fils.
11.2 La Bible enseigne-t-elle réellement que le Saint Esprit est une personne ?
Absolument ! Il est vrai que le Saint Esprit est présenté comme une puissance (lire Actes 1 : 8 et Luc 24 : 49), mais il est également une personne. La Bible décrit le Saint Esprit agissant comme seule une personne peut le faire. Par exemple, le Saint Esprit :
- parle (Actes 13 :2 ; Héb. 3 :7) ;
- rend témoignage (Héb. 10 : 15) ;
- enseigne (Jean 14 : 26) ;
- appelle à (choisit pour) un service (Actes 13 : 2) ;
- peut être attristé (Ép 4 : 30) ;
- a une volonté (1. Co 12 : 11) ;
- a un avis sur ce qui est bon (Actes 15 : 28) ;
- peut interdire (Actes 16, 6-7).
- On peut aussi lui mentir (Actes 5 : 3).
Certains ont fait la confusion entre le Saint Esprit et l’esprit humain de Christ comme homme. C’est une erreur fondamentale. L’Esprit Saint est une personne divine (voir question 3).
11.3 Comment savons-nous que le Saint Esprit est Dieu ?
C’est un fait clairement attesté par plusieurs passages bibliques :
- le Saint Esprit est éternel (Héb. 9 : 14) ;
- le Saint Esprit est égal au Père et au Fils (Mat. 28 : 19), c’est-à-dire placé au même niveau ;
- le Saint Esprit est omniprésent (Ps 139 : 7) ;
- le Saint Esprit est omniscient (1. Co 2, 10-11) ;
- le Saint Esprit est omnipotent (seul Dieu peut créer cf. Job 33 : 4 ou ressusciter (1. Pierre 3 : 18).
Actes 5 fournit une preuve supplémentaire : Pierre accuse Ananias d’avoir menti à l’Esprit Saint (v. 3), puis déclare dans le verset suivant : « Tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu » (v. 4). Donc le Saint Esprit est Dieu.
11.4
Les deux. Il est « venu », mais il a aussi été « envoyé » par le Père et par le Fils :
- « l’Esprit Saint, que le Père enverra » (Jean 14 : 26) ;
- « lequel moi je vous enverrai » (Jean 15 : 26) ;
- « je vous l’enverrai » (Jean 16 : 7) ;
- « quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu » (Jean 16 :13).
11.5 L’Esprit Saint a été envoyé. Est-ce une indication d’infériorité ?
Absolument pas. Les personnes de la Divinité poursuivent un même dessein et agissent dans une parfaite harmonie (elles ont une même pensée et elles travaillent ensemble) mais entreprennent des tâches différentes pour mener à bien leur objectif commun. L’Esprit prend volontairement une place de subjection en se laissant envoyer (comme le fait aussi le Fils, cf. Jean 3 : 16 ; 6 : 38 ; Ph 2 : 7 etc.). Mais ce fait n’implique en aucune manière une infériorité : les deux sont au même niveau que le Père, égaux à lui (voir Q3).
11.6 Quand le Saint Esprit est-il venu habiter sur la terre ?
Dans son discours d’adieux à ses disciples (Jean 14-16), le Seigneur parlait encore de la venue du Saint Esprit comme d’un événement futur (voir Q4). Le Saint Esprit pouvait venir seulement après que Christ ait souffert, soit entré dans la mort, soit ressuscité et glorifié (Jean 7 : 39). Pourquoi ? Parce que l’Esprit devait rendre témoignage de la gloire que Christ allait recevoir.
L’Esprit est effectivement venu le jour de la Pentecôte (une fête juive - Actes 1 : 5 ; 2 : 1-4, 33). Depuis lors, le Saint Esprit habite sur la terre, dans le croyant et dans l’église (voir Q13 et Q15).
11.7 Que savons-nous de sa nature ?
L’Esprit est décrit dans un certain nombre de passages avec un attribut qui nous donne un aperçu de l’un des aspects de sa nature ; en voici quelques exemples :
- le Saint Esprit (de nombreuses références ; par ex. Actes 5 : 3) ;
- l’Esprit de sainteté (Rm 1 : 4) ;
- l’Esprit de grâce (Za 12 : 10 ; Héb. 10 : 29) ;
- l’Esprit de vérité (Jean 14 : 17 ; 15 : 26 ; 16 : 13) ;
- l’Esprit de vie (Rm 8 : 2) ;
- l’Esprit de Christ (Rm 8 : 9 ; 1. Pierre 1 : 11)
- l’Esprit d’adoption (Rm 8 : 15) ;
- l’Esprit du Fils de Dieu (Ga 4 : 6) ;
- l’Esprit de Jésus (Actes 16 : 7) ;
- l’Esprit de gloire (1. Pierre 4 : 14) ;
- l’Esprit de Dieu (1. Pierre 4 : 14) ;
- l’Esprit de notre Dieu (1. Co 6 : 11) ;
- le Consolateur (Jean 14 : 16, 26 ; 15 : 26 ; 16 : 7).
11.8 Que veut dire « spirituel » ?
Les choses ou les personnes sont désignées comme « spirituelles » en contraste avec celles qui sont charnelles[1], c’est-à-dire qui relèvent de l’homme naturel. La Bible désigne un certain nombre de choses comme étant spirituelles parce que le Saint Esprit leur donne leur caractère :
- un don (Rm 1 : 11) ;
- le ministère de la prédication et de l’enseignement (Rm 15 : 27) ;
- les croyants pieux en contraste avec certains croyants à l’esprit charnel (1. Co 2 : 15 ; 3 :1 ; 14 : 37 ; Ga 6 : 1) ;
- le service accompli par les saints dans les assemblées chrétiennes et parmi leurs frères et sœurs (1. Co 12) ;
- l’ensemble de nos bénédictions (Ép 1 : 3) ;
- nos cantiques (Ép 5 : 19) ;
- l’intelligence des croyants (spirituels) (Col 1 : 9) ;
- la maison dont nous sommes les parties constituantes, et nos sacrifices (1. Pierre 2 : 5).
[1] Parfois aussi en contraste avec ce qui est matériel (cf. 1. Co 15 : 44).
11.9 Quelles sont les principales activités du Saint Esprit ?
Ne sous-estimons pas l’importance de l’activité de l’Esprit. Elle touche pratiquement tous les domaines de notre vie. La liste ci-dessous (qui ne prétend pas être exhaustive) le démontre !
Nous pouvons regrouper les activités de l’Esprit Saint en trois catégories :
- Les activités en dehors de nous
- L’inspiration
- La prophétie
- Les activités liées à notre salut[1]/ avec effet définitif :
- produire la nouvelle naissance
- habiter, sceller et oindre le croyant ;
- affranchir ;
- baptiser ; assembler tous les croyants en un seul corps ;
- demeurer avec les croyants pour toujours ;
- distribuer les dons
- Les activités liées à notre vie quotidienne
- nous rendre conscients que nous sommes enfants de Dieu ;
- nous aider à jouir de notre relation avec le Père et le Fils ;
- nous guider ;
- nous enseigner ( en présentant la gloire de Christ) ;
- nous rendre capables de recevoir la vérité ;
- nous conduire dans l’adoration ;
- nous remplir ;
- nous revêtir de puissance ;
- nous rendre capable de soumettre la chair (c’est-à-dire de ne pas accomplir les convoitises de la chair) ;
- produire en nous le fruit de l’Esprit ;
- témoigner et soutenir notre témoignage ;
- produire l’unité de l’Esprit en nous ;
- restaurer et conduire à la repentance ;
- nous pousser à désirer le retour du Seigneur.
Considérons brièvement chacun de ces points un par un.
[1] L’Esprit travaille aussi dans les incrédules pour les conduire à la repentance (Gn 6 :3) - même si les personnes concernées résistent à son œuvre (Héb. 10 : 29 et ne passent jamais par la nouvelle naissance (on trouve une illustration de ce travail de l’Esprit dans l’esclave de Luc 14, voir aussi Q43, point 12).
11.10 Quelle a été le rôle de l’Esprit dans l’inspiration ?
Le Saint Esprit a donné les mots mêmes des Ecritures (inspiration verbale). Nous lisons en particulier que le Saint Esprit :
- a poussé de saints hommes de Dieu pour écrire les livres de la Bible (2. Pierre 1 : 21) - c’est-à-dire qu’ils l’ont fait sous son influence ;
- a choisi chacun des mots des Ecritures : « non en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit » (1. Co 2 : 13).
- parle au travers des expressions mêmes des Ecritures. En Hébreux 10, avant de citer Jérémie[1], l’auteur dit « l’Esprit Saint aussi nous en rend témoignage ; car après avoir dit ... » (v. 15) ;
- a parlé par des instruments humains : « L’Esprit de l’Eternel a parlé en moi, et sa parole a été sur ma langue » (2. S 23 : 2).
Le Saint Esprit a utilisé la personnalité et le style des différents écrivains mais d’une telle manière que chaque mot écrit correspondait exactement à ce qu’il voulait (inspiration verbale).
[1] Jérémie 31 : 31-34.
11.11 Quelle a été le rôle du Saint Esprit dans la prophétie ?
Les prophètes étaient des personnes qui prononçaient des messages qui venaient directement de Dieu. Déjà dans les temps de l’Ancien Testament, c’était l’Esprit du Christ qui rendait témoignage dans les prophètes (1. Pierre 1 : 11). Le Saint Esprit a communiqué aux prophètes des déclarations soit verbales soit écrites, toutes également inspirées. Cette communication s’est poursuivie dans les premiers temps du christianisme, jusqu’à ce que le Nouveau Testament (les « écrits prophétiques » de Romains 16 : 26) soit complété (Col 1 : 25).
11.12 Que veut dire « être né de l’Esprit » ?
L’homme naturel a une nature déchue (que la Bible appelle « chair ») qui n’a ni la capacité ni le désir de plaire à Dieu (Rm 8 : 5-9). Mais Dieu, par le Saint Esprit, travaille dans l’âme de chaque être humain en utilisant sa Parole, afin de produire en elle une conviction profonde - notamment de sa culpabilité et de la sainteté de Dieu. C’est ainsi que le miracle de la nouvelle naissance est produit à la fois par l’eau (l’action purifiante de la parole de Dieu) et par l’Esprit (1. Pierre 1 : 23 ; Jean 3 : 5). A la nouvelle naissance, le croyant reçoit une nature nouvelle (Jean 3 : 6), sans toutefois perdre son ancienne nature, la chair, aussi longtemps qu’il est sur la terre (Rm 7 : 18). Il est également « sanctifié » par l’Esprit (1. Pierre 1 : 2), c’est-à-dire mis à part ou réservé pour Dieu par le Saint Esprit.
11.13 Qui est habité par l’Esprit Saint ?
C’est le privilège tout spécial des chrétiens, ou des croyants du Nouveau Testament (Jean 14 : 17 ; Rm 8 : 11 ; 2. Tm 1 : 14). L’Esprit vient habiter dans une personne lorsque celle-ci croit « l’évangile … du salut » (Ép 1 : 13), ce qui implique une foi aussi bien en l’œuvre de Christ qu’en sa personne. A partir de ce moment-là, nous sommes scellés de l’Esprit (voir Q40), de sorte le Saint Esprit demeure avec nous « éternellement » (cf. Q16).
Le corps du croyant est le temple du Saint Esprit (1. Co 6 : 19). C’est un grand privilège, mais qui implique aussi une grande responsabilité, celle d’utiliser nos corps pour la gloire du Seigneur (1. Co 6 : 13-20). C’est le côté individuel. En outre, le Saint Esprit habite dans l’église (1. Co 3 : 16 ; Ép 2 : 22). C’est le côté collectif.
11.14 Comment sommes-nous délivrés du pouvoir du péché ?
Un croyant n’est plus obligé de servir le péché - le péché ne domine plus sur lui (Rm 6 : 1, 2, 14). Il est « mort avec Christ », de sorte que le péché n’a plus de droit sur lui (Rm 6 : 1-11). Cela est vrai de tout croyant - il s’agit de notre « position ». En conséquence, le croyant ne se trouve plus jamais contraint de pécher. Il peut tout simplement vivre sa vie pour Dieu. Mais cela n’est possible que par la puissance du Saint Esprit. Si nous essayons de plaire à Dieu par nos propres forces, ce sera un échec. C’est bien le pénible processus que nous trouvons décrit en Romains 7 (où une personne déjà née de nouveau s’efforce de plaire au Seigneur mais va de chutes en rechutes). Une fois que cette personne réalise que le péché habite encore en elle (7 : 17) et qu’elle est incapable de plaire à Dieu par ses propres efforts, mais qu’elle a besoin d’une aide extérieure (7 : 24), elle trouve une pleine délivrance par la puissance du Saint Esprit : « Car la loi de l’Esprit de vie dans le christ Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Rm 8 : 2). Elle peut alors marcher par l’Esprit Elle peut alors marcher par l'Esprit et ainsi ne plus commettre de péchés et ainsi vaincre la chair (voir Q29).
11.15 A quoi se réfère exactement le baptême du Saint-Esprit ?
Jean le baptiseur a déclaré qu’il baptisait d’eau mais que celui qui viendrait après lui baptiserait de l’Esprit Saint (et de feu[1] : Mat. 3 : 11). Avant son ascension, le Seigneur a annoncé que ce baptême de l’Esprit aurait lieu dans peu de jours (Actes 1 : 5). Dix jours plus tard, à la Pentecôte, l’Esprit Saint est descendu du ciel (Actes 2 :1, 17, 33) pour habiter sur la terre (dans le croyant et dans l’église, voir Q13). Ce jour-là, les croyants ont été « baptisés de l’Esprit pour être en un seul corps » (1. Co 12 : 13).
Le baptême de l’Esprit comme tel n’a donc eu lieu qu’une seule fois, au moment où l’église a été formée. Cependant, chaque croyant aujourd’hui fait partie du corps de Christ et peut donc être considéré comme inclus dans ce baptême de l’Esprit. La notion de la nécessité d’une « deuxième expérience » est erronée (voir Q46).
[1] Le baptême de feu fait allusion au jugement que Christ fera venir sur ceux qui l’ont rejeté. C’est un événement encore futur et donc à distinguer totalement du baptême de l’Esprit. Jean mentionne les deux ensemble pour souligner que ces baptêmes auraient une portée bien plus grande que le sien et que Christ en serait l’exécuteur.
11.16 Que signifie l’expression « l’Esprit sera avec vous éternellement » ?
Nous lisons en Jean 14 : « Il vous donnera un autre consolateur pour être avec vous éternellement » (v. 16) et un peu plus loin : « mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous » (v.17). Dans la première phrase, la déclaration que l’Esprit sera avec les disciples éternellement est là pour relever le contraste avec le Seigneur Jésus lui-même, qui avait été avec les disciples pour quelques années et qui était sur le point de les quitter. Le Saint Esprit, lui, serait toujours avec eux, chaque jour de leur vie. En outre, il est également vrai que le Saint Esprit sera avec nous dans l’éternité. Ce merveilleux privilège de la présence permanente du Saint Esprit repose sur l’œuvre de Christ accomplie à la croix et sur sa glorification (Jean 7 : 39).
Les croyants de l’Ancien Testament n’ont pas connu ce privilège. Le Saint Esprit pouvait venir sur eux (Juges 6 : 34), mais aussi être ôté (voir Ps 51 : 11). Il n’habitait pas en eux. Les croyants du Nouveau Testament en revanche sont « scellés » du Saint Esprit pour toujours (voir Q40).
11.17 Quels sont les dons de l’Esprit ?
Les dons spirituels sont des compétences spéciales données par l’Esprit Saint, qu’il ne faut pas confondre avec des talents naturels tels que l’éloquence ou la vivacité d’esprit (même si Dieu peut les utiliser). Nous lisons en 1. Corinthiens 12 : « Or il y diversité de dons de grâce, mais le même Esprit » (v. 4). Ce chapitre énumère plusieurs dons spirituels : la parole de sagesse, la parole de connaissance, la foi, les guérisons, les miracles, la prophétie, le discernement d’esprits, les langues (c’est-à-dire les langages) etc. Les croyants ont tous reçu des dons différents, mais qui proviennent du même Esprit et qui doivent être utilisés pour le profit de l’ensemble du corps de Christ.
11.18 Ai-je reçu un don de l’Esprit ? Comment puis-je le savoir ?
L’Esprit distribue les dons « comme il lui plait » (1. Co 12 : 11). Nous ne devrions pas nous focaliser sur ce que nous avons reçu ou pourrions recevoir. Notre part est de faire le travail que le Seigneur place devant nous. Assez rapidement, la nature de notre don deviendra manifeste (à nous et aux autres). Notre responsabilité est de l’employer « en vue de l’utilité » (1. Co12 : 7).
11.19 Comment le Saint Esprit nous donne la certitude d’être enfants de Dieu ?
Il témoigne avec nos esprits que nous sommes enfants de Dieu (Rm 8 : 16). Il le fait en nous rendant attentifs à des versets de la Bible qui mettent en évidence la vérité que nous sommes enfants de Dieu (Jean 1 : 12 ; 1. Jean 3 : 1, 2, 10). A la nouvelle naissance, nous devons enfants de Dieu ; mais le Saint Esprit nous aide à assimiler cette vérité et à nous en réjouir.
11.20 Que faut-il comprendre par l’expression « le Consolateur » ?
Cette expression (Jean 14 : 16, 26 ; 15 : 26 ; 16 : 7) nous présente le Saint Esprit comme celui qui se tient au côté des croyants et qui prend en main leur cause. Nous ne sommes pas laissés orphelins (Jean 14 : 18) mais nous sommes soutenus par le Consolateur. Il nous aide à jouir de notre relation avec le Père et le Fils (voir Q21) et à être des témoins dans un monde hostile (Jean 15 : 24-27).
11.21 Comment le Saint Esprit nous aide à jouir de notre relation avec le Père et le Fils ?
Il le fait en nous rendant capable d’apprécier les paroles que Christ a prononcées sur la terre (Jean 14 : 26), notamment sa révélation du Père. Il rend également témoignage de Christ tel qu’il est maintenant (Jean 15 : 26) et nous conduit dans toute la vérité, c’est-à-dire qu’il nous aide à l’assimiler et à l’apprécier ; il nous annonce également les choses qui vont arriver (16 : 13). De cette façon, il unit nos cœurs avec Christ et avec le Père. Il nous rend aussi capables d’avoir accès auprès du Père : « car par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit » (Ép 2 : 18). L’œuvre de Christ est la base pour cet accès, et l’Esprit nous donne la capacité d’en faire usage et d’en jouir.
11.22 Comment le Seigneur a-t-il pu présenter son absence comme un avantage pour les disciples (Jean 16 : 7) ?
Parce qu’il allait envoyer l’Esprit qui rendrait témoignage de lui comme le Seigneur glorifié et rendraient les disciples capables de jouir d’une relation plus profonde avec lui et le Père (Q21). Le Seigneur était avec eux, mais le Saint Esprit serait en eux, leur donnant une connaissance bien plus complète de la vérité que celle qu’ils avaient eue quand le Seigneur était sur la terre.
11.23 Que veut dire « être dirigé par l’Esprit ? »
Le fait d’être conduits par l’Esprit Saint est une caractéristique des fils de Dieu (Rm 8 : 14). Cela en contraste avec les hommes naturels qui sont « dans la chair » et qui ne peuvent plaire à Dieu (Rm 8 : 8) ; également en contraste avec ceux qui se placent sous le joug de la loi (Ga 5 : 18).
Pour être dirigés par l’Esprit en pratique, nous devons être prêts à faire la volonté du Seigneur plutôt que la nôtre, lui demander sa direction, lire les Ecritures (Actes 8 : 28-29 ; 16 : 6-10) et juger les impulsions de notre chair (Rm 8 : 13). La direction de l’Esprit ne contredira jamais la Bible (qui a été donnée par ce même Esprit cf. Q10).
11.24 Que nous enseigne le Saint Esprit et comment ?
Le Saint Esprit nous enseigne les gloires de Christ (et toute la vérité) en nous permettant de comprendre les Ecritures (Jean 14 : 26 ; 15 : 26 ; 16 : 13-15 : 1. Jean 2 : 27). Il nous rend capable de recevoir la vérité (Q25).
11.25 Comment pouvons-nous recevoir la vérité de Dieu ?
Il y a trois étapes importantes dans la transmission de la vérité divine aux croyants, qui sont toutes l’œuvre du Saint Esprit : sa révélation par Dieu (1. Co 2 : 10), sa communication à nous (1. Co 2 : 13) ; et sa réception par nous (1. Co 2 : 14-15). En d’autres mots, l’Esprit connaissait toutes les pensées de Dieu et a su les exprimer dans le langage humain (« révélation »). Il a donné les termes mêmes qui devaient être - et qui ont été - écrits dans la Bible (« communication ») ; et maintenant, c’est par la puissance de l’Esprit Saint que nous recevons la Parole dans nos cœurs.
11.26 Adorer le Père en Esprit et en vérité (Jean 4 : 24), qu’est-ce que cela veut dire ?
Le Seigneur Jésus a employé cette expression lors de sa conversation avec la femme samaritaine. Elle était accoutumée à un culte extérieur et cérémoniel, basé sur un mélange de religion païenne et de rites juifs (voir 2. Rois 17 : 24 et sq.). Le Seigneur a expliqué qu’une nouvelle ère commençait et avec elle, une nouvelle forme d’adoration : « les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (v. 23).
L’adoration « en esprit » indique premièrement que le culte chrétien est spirituel et non pas matériel (en contraste notamment avec le culte juif avec ses vêtements, ses édifices, ses parfums, les sacrifices d’animaux, etc.) et que deuxièmement, le Saint Esprit conduit l’adorateur chrétien dans ce qu’il exprime devant Dieu.
L’adoration « en vérité » indique que l’adoration se base sur la vérité révélée, et qu’elle est aussi réelle : nous pensons ce que nous disons et ne récitons pas simplement des phrases ou honorons Dieu des lèvres seulement (Mat. 15 : 8 ; És 29 : 13).
11.27 Être rempli de l’Esprit (Ép 5 : 18), qu’est-ce que cela signifie ?
Chaque croyant est habité par le Saint Esprit (Q13) mais nous ne sommes pas tous remplis du Saint Esprit - d’où la nécessité de l’exhortation « soyez remplis de l’Esprit » (Ép 5 : 18). Dans ce verset, le fait d’être rempli de l’Esprit est mis en contraste avec le fait d’être enivré de vin. Le chrétien devrait être contrôlé (non par le vin mais) par le Saint Esprit et être dirigé par lui.
Pour pouvoir être « remplis », nous devons faire de la place - en jugeant et en éliminant tout ce qui entrave l’Esprit. Si nous permettons à un hôte de ne pénétrer que dans une seule pièce de notre maison, il ne pourra pas la « remplir » ni faire sentir son influence partout. Pour que cela se produise, nous devons lui ouvrir toute la maison.
Quand nous sommes remplis de l’Esprit, cela exerce un grand impact sur notre joie, notre témoignage et notre service (voir Luc 1 : 41 ; Actes 4 : 8, 31 ; 13 : 9, 52).
11.28 En quoi le Saint Esprit nous revêt-il de puissance ?
Le Seigneur ressuscité a déclaré à ses disciples : « vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous, et vous serez mes témoins… » (Actes 1 : 8 ; voir aussi Luc 24 : 49). Quelques jours plus tard, à la Pentecôte, cette puissance en témoignage est devenue manifeste lorsque Pierre s’est adressé à la foule et que trois mille âmes ont été sauvées. Aujourd’hui, le Saint Esprit nous revêt de sa puissance pour notre témoignage et fortifie notre homme intérieur pour nous rendre capables d’apprécier les gloires de Christ (Ép 3 : 16). Il stimule notre service, notre espérance et notre joie (Rm 14 : 17 ; 15 : 13 ; 1. Th 1 : 6). Il le fait en nous aidant à nous confier en Dieu et en sa Parole, non pas en nous-mêmes ou en des hommes, etc. (voir Za 4 : 6).
11.29 Le Saint Esprit peut-il nous aider à vaincre la chair ?
Comme croyants nés de nouveau, nous avons une nouvelle nature (Q12). Cette nouvelle nature a les bons désirs mais n’a pas la force d’agir en conséquence, ou de vaincre les penchants[1] ou les incitations de la chair (ou du péché) qui habite encore en nous (Rm 7 : 15, 17). C’est là qu’intervient le Saint Esprit, comme la puissance qui nous rend capables de vivre d’une manière qui plaise à Dieu (Rm 8 : 4, 13).
[1] Vaincre dans le sens de ne pas les écouter ou de ne pas y répondre.
11.30 Quel est le fruit de l’Esprit et comment est-il produit ?
Le fruit de l’Esprit (Ga 5 : 22-23) est mis en contraste avec les œuvres de la chair (Ga 5, 19-21). Il s’agit d’un seul fruit mais composé de neuf éléments (l’amour, la joie, la paix etc.). Ce fruit, c’est la reproduction des traits de Christ dans les croyants qui le suivent et l’imitent (Jean 15 : 8). C’est par le Saint Esprit que ces traits de Christ sont reproduits dans nos vies. Ils le sont dans la mesure où nous marchons par l’Esprit (Q29).
11.31 Quel est le rôle de l’Esprit dans le témoignage ?
Rendre témoignage occupe une place centrale dans les activités du Saint Esprit. Cela correspond à son caractère d’Esprit de vérité (Jean 15 : 26 ; 16 : 13). En effet, « l’Esprit est la vérité » (1. Jean 5 : 6-12). L’Esprit témoigne notamment
- envers nous de la gloire du Christ glorifié - ce qu’il aura « entendu » dans la gloire, il l’annoncera (Jean 16 :13) ;
- envers nous du fait que nous sommes enfants de Dieu (Rm 8 : 16) ;
- envers le monde de l’évangile (Actes 5 : 31, 32). Les disciples connaîtraient des moments difficiles en témoignant dans un monde hostile, mais le Saint Esprit témoignerait aussi (aux disciples, leur montrant le Christ glorifié tel qu’il est auprès du Père) et affermirait ainsi leur témoignage, le rendant efficace (Jean 15, 26-27).
L’Esprit utilise la parole de Dieu pour donner ce témoignage (Héb. 10 : 15).
11.32 Quel est le rôle de l’Esprit dans la restauration du croyant ?
Le premier objectif du Saint Esprit est de nous aider à jouir des gloires de Christ (Jean 16 : 4). Mais lorsque nous avons attristé le Saint Esprit (Q36), nous n’en sommes plus capables. Dans ces circonstances, ses efforts à notre égard auront pour but de nous amener à réaliser et confesser notre manquement et à retrouver « la joie de notre salut » (Ps 51 : 12). Cela est mis en évidence par les nombreuses exhortations pratiques adressées dans les épîtres du Nouveau Testament aux croyants par le Saint Esprit en vue de leur restauration (voir, par exemple, les nombreuses exhortations en Ép 4 : 17 et sq. et 5 : 1 et sq.). Cette activité de l’Esprit est illustrée par deux types :
- L’utilisation de l’eau dans la scène du lavage des pieds (Jean 13) nous parle de l’application de la Parole par l’Esprit Saint ;
- L’eau de purification (Nom. 19) était obtenue en mélangeant les cendres de la génisse rousse avec de l’eau vive : une image du souvenir des souffrances de Christ que le Saint Esprit ravive en nous et nous applique pour notre purification et notre restauration (v. 17).
11.33 Qu’est-ce que l’unité de l’Esprit et comment pouvons-nous la garder ?
Nous devons distinguer l’unité de l’Esprit (Ép 4 : 3) et l’unité du corps (Ép 4 : 4). La dernière concerne le fait qu’il y a « un seul corps », ce qui a toujours été vrai depuis la Pentecôte (Q6). Aucune action ni défaillance de l’homme ne pourra jamais changer cela. Mais en ce qui concerne l’unité de l’Esprit, nous sommes exhortés à la garder. Nous ne pouvons pas la produire, mais l’Esprit la produit en nous si nous agissons en accord avec la parole de Dieu et les directives de l’Esprit - sur la base qu’il y a un seul corps. Cela requiert également les qualités mentionnées dans le verset précédent (l’humilité, etc.). Ce n’est pas une tâche facile, mais demande des efforts, de « l’application ». Mais cela en vaut la peine. Il en résultera une vie en harmonie sur le plan local et entre différentes assemblées, une vie de dépendance de l’Esprit, sous sa directive et dans la soumission à son égard.
11.34 Comment l’Esprit nous fait-il désirer le retour du Seigneur ?
Le Saint Esprit nous occupe avec les gloires de Christ (Q24) et par là éveille en nous le désir de le voir. En Apocalypse 22 : 17, la voix du Saint Esprit et la voix de l’épouse (l’Eglise) ne font plus qu’une : « Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens ! ». Voir également Galates 5 : 5.
11.35 Prier par le Saint Esprit (Jude 20), qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie prier sous la conduite consciente du Saint Esprit. Par conséquent, si nous prions par l’Esprit Saint, nous exprimerons exactement les bonnes requêtes de la bonne manière (voir Ép 6 : 18). Nous avons à exprimer nos prières par l’Esprit Saint, et non pas à l’Esprit Saint (voir Q50). L’Esprit est là, il se trouve en nous, et il forme et guide nos prières.
11.36 Attrister le Saint Esprit, cela veut dire quoi ?
Le croyant ne devrait pas, mais peut, attrister le Saint Esprit (Ép 4 : 30). Les versets qui précèdent et suivent donnent quelques exemples qui illustrent comment et pourquoi cela peut arriver : parole déshonnête, amertume, courroux, colère, crierie, injure, malice. Ces manifestations sont des exemples de l’activité (coupable) de la chair. Lorsqu’un croyant pèche ainsi, le Saint Esprit est attristé et ne peut en conséquence nous aider à jouir des choses de Christ, nous guider plus loin dans la vérité etc., tant que la faute n’est pas confessée (cf. Q32).
11.37 Attrister et éteindre l’Esprit, est-ce la même chose ?
Le Saint Esprit est attristé lorsque nous nous montrons négligents dans notre vie personnelle. Mais le danger d’éteindre l’Esprit est mentionné en relation avec un manque d’appréciation du ministère prophétique (1. Thessaloniciens 5 : 19, 20). La parole de Dieu nous montre qu’il y a (ou qu’il devrait y avoir) des réunions régulières où le ministère prophétique a l’occasion de s’exercer (en appliquant la parole de Dieu aux auditeurs dans leur situation présente : voir 1. Co 14 : 29). Malheureusement, dans bien des cercles chrétiens (les soi-disantes « églises »), une telle occasion n’est jamais offerte, du moins pas de manière hebdomadaire. Là où la prophétie est déconsidérée, le Saint Esprit est éteint ; cela ne signifie pas qu’il ne peut pas opérer mais que son influence est restreinte. C’est une situation très grave.
Mais même là où la doctrine de la direction de l’Esprit est maintenue, il est possible d’empêcher ou même d’éteindre l’Esprit par une activité charnelle ou par le respect d’habitudes ou de traditions.
11.38 Que veut dire « outrager » l’Esprit ?
Cette expression se trouve en Hébreux 10 : « celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu, et… qui a outragé l’Esprit de grâce » (v. 29). Il s’agit ici d’un incrédule qui connaît l’évangile mais qui le refuse, insultant ainsi le Saint Esprit. S’il ne se repent pas de son attitude, il subira le jugement éternel (Jean 3 : 36).
Dans son contexte immédiat, ce verset se réfère à un Juif qui a professé la foi chrétienne, qui a été sanctifié par « le sang de l’alliance » : il a été mis à part pour Dieu extérieurement, comme faisant partie du peuple de Dieu et comme ayant professé reconnaître Christ comme Messie ; mais il s’est ensuite détourné du sacrifice de Christ. Le principe et le jugement s’applique néanmoins aussi aux incrédules d’aujourd’hui, à moins qu’ils n’acceptent Christ.
11.39 Que veut dire « résister » à l’Esprit ?
Dans le premier cas où ce terme est employé, il s’applique à des incrédules qui refusent d’écouter et d’accepter le message que Dieu leur adresse (Actes 7 : 51). Par extension, les croyants peuvent aussi résister à l’action de l’Esprit s’ils refusent son témoignage - c’est-à-dire s’ils n’obéissent pas à la parole de Dieu.
11.40 Que signifie « être scellés » du Saint Esprit ?
Les chrétiens qui ont cru à l’évangile du salut sont « scellés » du Saint Esprit (Ép 1 :13 ; 4 : 30 ; 2. Co 1 : 22). Le sceau parle d’authenticité et d’autorité (comme le sceau sur une missive royale, cf. Esther 8 : 8), comme aussi de propriété (par ex. le sceau sur les fronts en Ap 7 : 3 sq. et 9 : 4). Il représente aussi l’irrévocabilité : personne ne peut interférer (Dn 6 : 17 ; Mt 27 : 66 ; Ap 20 : 3).
En conséquence, le croyant qui a été scellé du Saint Esprit
- est un croyant réel, authentique (né de nouveau),
- appartient à Dieu,
- et cela pour toujours.
Ce sceau de l’Esprit résulte de la foi, non pas de l’expérience (Ép 1 : 13).
11.41 Quelle est la portée des termes « oindre » et « onction » ?
Du temps de l’Ancien Testament, une personne était ointe en vue de remplir une tâche ou d’occuper une fonction spéciale, par exemple comme roi (1. S 10 : 1 ; 16 : 13), comme prophète (1. Rois 19 : 16), ou comme sacrificateur (Ex 28 : 41). L’onction parle donc de consécration à une tâche ou à un service, mais également d’être investi de discernement (1. Jean 2 : 27) et de puissance. Ce lien ressort d’une manière particulièrement claire dans les références suivantes (qui parlent en premier lieu du Seigneur) : Luc 4 : 18 ; Actes 4 : 27 ; 10 : 38).
11.42 Que signifie l’expression « les arrhes de l’Esprit Saint » ?
Les « arrhes » est un terme ancien signifiant caution, acompte, ou gage. Lorsque l’acquéreur d’une maison verse un acompte, on sait qu’il a bien l’intention de payer le solde. C’est dans ce sens que le Saint Esprit est appelé « les arrhes de notre héritage » (Ép 1 : 14 ; 2. Co 1 : 21 ; 5 : 5). Dieu nous a déjà donné le Saint Esprit, c’est pourquoi il nous donnera aussi l’héritage futur - une part à la domination universelle de Christ (Ép 1 : 10, 22, 23). C’est pourquoi l’apôtre poursuit : « pour la rédemption de la possession acquise » (v. 14). Il s’agit d’une rédemption future[1] : l’héritage nous appartient déjà mais doit encore être « racheté », comme un chèque que l’on a déjà reçu mais qu’on n’encaissera effectivement que lorsqu’on l’aura présenté à la banque.
[1] Notre héritage a déjà été acheté par l’œuvre de Christ, mais le jour vient où il sera racheté en puissance - délivré de tout influence négative.
11.43 Y a-t-il d’autres images ou symboles du Saint Esprit dans la Bible ?
- L’huile
L’huile de manière générale, et pas seulement dans le contexte d’une onction (cf. Q41), est également une image du Saint Esprit. Considérez par exemple les points suivants :
- L’huile était source de lumière (Ex 27 : 20-21 ; Za 4 : 2-6). Le Saint Esprit illumine et enseigne (1. Jean 2 : 20, 27).
- Les ustensiles du tabernacle étaient oints d’huile pour être consacrés ou sanctifiés pour Dieu (Ex 40 : 9 ; Lv 8 : 10-12). Le Saint Esprit sanctifie (1. Pierre 1 : 2)
- L’huile dans la cruche (1. Rois 17 : 12) représente le Saint Esprit qui est avec nous éternellement (Jean 14 : 16), sans diminuer au cours du temps en aucune manière, même si nous partageons nos bénédictions avec d’autres.
- Les vases qu’il fallait remplir d’huile (2. Rois 4 : 2 et sq.) nous montrent que les croyants doivent être remplis de l’Esprit.
- Le « Bon Samaritain » a versé de l’huile sur les blessures de l’homme qui était tombé entre les mains des voleurs (Luc 10 : 34). Cette huile devait servir à guérir et à surmonter les effets du péché. C’est par l’Esprit que la juste exigence de la loi est accomplie (Rm 8 : 4) et que l’activité de la chair est subjuguée (Ga 5 : 16).
- L’huile de joie (Ps 45 : 7) parle de la joie dans l’Esprit Saint (Rm 14 : 17).
- L’huile qui fait reluire son visage (Ps 104 : 15) nous rappelle que, « contemplant à face découverte la gloire du Seigneur », nous sommes transformés par l’Esprit (2. Co 3 : 18).
- L’huile sainte (Ps 89 : 20) nous rappelle que l’Esprit est saint et rend saint.
- L’eau vive
L’eau en soi est une image de la parole de Dieu, mais l’eau vive parle de la parole vivifiée et appliquée à nos cœurs par le Saint Esprit. L’eau vive représente aussi l’Esprit Saint comme puissance de la vie éternelle, source de la communion avec le Père et le Fils (Jean 4 : 10 ; 7 : 37-39). « L’eau vive » en Nombres 19 : 17 a la même signification symbolique : l’effet vivifiant du Saint Esprit qui applique la Parole à nos cœurs.
- La colombe
Jean le baptiseur a déclaré : « J’ai vu l’Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui » (Jean 1 : 32). La colombe est un oiseau pur. Genèse 8 montre que, contrairement au corbeau, la colombe n’était pas à l’aise dans un environnement marqué par la mort et la souillure, et qu’en conséquence elle retourna à l’arche de Noé jusqu’à ce que les eaux aient baissé (v. 8-9). Mais l’Esprit a pu demeurer[1] sur le Seigneur parce qu’il était sans péché. L’Esprit est pur et saint (cf. Q7).
- Le vent
« Vent » et « esprit » sont des traductions du même terme grec pneuma. En parlant de la nouvelle naissance, le Seigneur compare le travail du Saint Esprit au souffle du vent : invisible, indéfinissable, et pourtant clairement perceptible (Jean 3 : 8). Le vent parle de l’opération mystérieuse mais ciblée de l’Esprit.
- Le son d’un souffle violent qui remplit la maison (Actes 2 : 2)
Ici, nous avons l’image de l’habitation et de l’opération puissante de l’Esprit dans l’Eglise (cf. 1. Co 3 : 16 ; 12 : 6).
- Les langues divisées
Le jour de la Pentecôte, « il leur apparut des langues divisées, comme de feu ; et elles se posèrent sur chacun d’eux » (Actes 2 : 3). Ce signe qui accompagne la venue du Saint Esprit souligne deux aspects de son opération : d’une part, l’effet purifiant par le jugement du mal (feu) ; et d’autre part, la puissance pour rendre témoignage (les langues divisées), non seulement envers les Juifs, mais aussi envers les Gentils.
- Le serviteur en Genèse 24
Ce serviteur a pour mission de trouver une épouse pour Isaac, de la préparer pour lui et de la conduire jusqu’à lui. Il est une image de l’Esprit Saint qui joue un rôle déterminant pour la formation de l’Eglise comme pour éveiller et ranimer ses affections pour Christ, le Fils et l’héritier. Il nous montre la gloire de Christ (cf. Q24) et nous fait désirer son retour (cf. Q34).
- Les eaux jaillissant du rocher frappé (Ex 17 : 5-6)
Le rocher, un type de Christ (1. Co 10 : 4), a dû être frappé une fois avec la verge du jugement. Alors l’eau s’est mise à couler. Cela montre que le don du Saint Esprit résulte du fait que Christ a porté - une fois pour toutes - le jugement de Dieu à la croix (Jean 7 : 39).
- Josué
En Exode 17, 8-10, Moïse se tient sur la montagne pour prier pour Israël. Il est une image de Christ qui intercède pour nous. Josué, qui conduit la bataille, est également un type de Christ, mais de Christ en nous par l’Esprit, menant le combat et nous donnant la victoire. Plus tard, la mission de Josué fut d’introduire le peuple dans le pays de Canaan et de diriger la conquête du pays. Cela typifie Christ qui nous aide à jouir de nos bénédictions spirituelles par la puissance du Saint Esprit (voir Ép 3 : 1-19).
- La nuée remplissant le temple
Le temple de Salomon fut rempli par une nuée après que les sacrifices aient été offerts (2. Ch 5 : 6, 13, 14). C’est une image de la divine présence du Saint Esprit dans l’assemblée - fondée sur l’œuvre accomplie de Christ (Jean 19 : 30 ; Ép 2 : 22).
- L’hôtelier en Luc 10 : 35
Le « Bon Samaritain » (une image de Christ) a fait preuve de miséricorde envers l’homme tombé entre les mains de voleurs. Après avoir répondu aux besoins immédiats de cet homme, il prend les dispositions nécessaires pour qu’il soit pris en charge dans une hôtellerie (peut-être une image d’une assemblée), tenue par un hôtelier, type du Saint Esprit. La requête du Samaritain était : « Prends soin de lui ». Nous ne sommes pas laissés orphelins. Le Saint Esprit prend soin de nous et de nos préoccupations comme Consolateur (Q16).
- L’esclave en Luc 14
L’esclave invite les conviés à venir au « grand souper » (Luc 14 : 16) - une image du festin de la grâce de l’évangile. Contrairement à la parabole en Matthieu 22, nous avons ici un seul esclave. Il invite, il rapporte à son maître, reçoit ses ordres et contraint les gens d’entrer : une image appropriée de l’œuvre de l’Esprit dans les cœurs et les consciences des hommes, les rendant sensibles à l’invitation de l’évangile.
- La femme avec la lampe en Luc 15
Cette parabole en trois tableaux montre les trois personnes de la Divinité en activité pour le salut des pécheurs : Christ est typifié par l’homme qui cherche la brebis perdue, le Père est typifié par le père qui accueille le fils prodigue, et l’activité du Saint Esprit est illustrée par la femme qui emploie une lampe pour trouver la drachme perdue. Le Saint Esprit s’implique dans le salut de l’homme en lui montrant son état de perdition à la lumière divine.
- L’homme portant une cruche en Luc 22
Lorsque Pierre et Jean ont demandé au Seigneur où ils devaient préparer la pâque, il leur dit d’entrer dans la ville et de suivre « un homme portant une cruche d’eau » (Luc 22 : 10). Cet homme peut être considéré comme une illustration de l’activité du Saint Esprit qui nous conduit et nous guide en utilisant la parole de Dieu.
- Le portier en Jean 10
Seul le bon Berger peut entrer par la porte - c’est-à-dire, présenter les qualifications satisfaisant à tous les critères de la prophétie messianique (fils de David, né à Bethlehem, etc.). Comme portier, le Saint Esprit lui ouvre la porte en démontrant que les Ecritures déterminent et identifient clairement Christ comme le Messie. Jean le baptiseur a été l’une des nombreuses voix - mais une voix très importante et proéminente - employées par le Saint Esprit dans ce processus.
- Autres types possibles
Divers commentateurs ont suggéré un certain nombre d’autres types, énumérés ici pour qu’on les considère avec prière :
- La nuée guidant le peuple (Ex 13 : 21 ; voir aussi le point 10 susmentionné)
- La pluie, et tout spécialement la dernière pluie (Joël 2 : 23)
- La rosée (Ex 16 : 13, 14)
- La voix douce et subtile (1. Rois 19 : 12).
[1] Ce n’est qu’après l’œuvre de la rédemption que le Saint Esprit peut venir demeurer et habiter dans l’homme. Voir les commentaires au point 16 (la nuée).
11.44 Devons-nous demander à recevoir le Saint Esprit ?
Nous lisons en Luc 11 : 13 : « combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ». Le Seigneur a adressé ces paroles à ses disciples - avant sa mort, sa résurrection et son ascension, et avant la venue du Saint Esprit à la Pentecôte. Mais ce jour-là, le Saint Esprit est venu et, depuis, il habite sur la terre (Q15).
Les chrétiens n’ont pas besoin de demander à recevoir l’Esprit. Depuis le moment où qu’ils ont cru en l’œuvre accomplie de Christ, le Saint Esprit habite en eux (Q13).
11.45 Comment puis-je savoir que j’ai reçu l’Esprit Saint ? Faut-il que je parle en langues ?
Non - le don des langues a été donné par l’Esprit, mais seulement au début, et même pas à tous les croyants (1. Co 12 : 29-30). Alors comment pouvons-nous savoir que nous avons reçu l’Esprit ? La réponse est simple : parce que Dieu le dit (Ép 1 : 13). Il est vrai que nous en faisons également l’expérience (l’assurance que l’Esprit nous donne que nous sommes enfants de Dieu (Q19 et 21), la joie qu’il donne, la façon dont il nous ouvre les Ecritures, etc.) ; mais la certitude que l’Esprit habite en nous se fonde sur la parole de Dieu, pas sur notre expérience (Rm 8 : 11 ; 2. Tm 1 : 14).
11.46 Est-il vrai que j’ai besoin d’un baptême spécial de l’Esprit ou d’une « seconde expérience » après être né de nouveau ?
Non. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une expérience spéciale, de dons miraculeux ou autres, mais d’avoir la foi dans l’évangile de notre salut (Ép 1 : 13). C’est sur la base de cette foi que nous sommes scellés, que l’Esprit habite en nous et demeure avec nous éternellement. Ce dont nous avons besoin toutefois, c’est de permettre à l’Esprit de nous remplir (Q27).
Remarquons aussi qu’être baptisé de l’Esprit ne présume rien de notre spiritualité. A Corinthe, tous les croyants étaient considérés comme inclus dans le baptême de l’Esprit (1. Co 12 : 13), mais la plupart étaient charnels, pas spirituels (1. Co 3 : 1).
11.47 Comment peut-on reconnaître un croyant rempli de l’Esprit ? Doit-il parler en langues ou accomplir d’autres miracles ?
Les dons miraculeux (comme le parler en langues) ont été donnés au commencement (Marc 16 : 17-18 ; Héb. 2 : 3-4). Mais cela ne veut pas dire que chaque croyant rempli de l’Esprit possède de tels dons. Les signes normaux d’un cœur rempli de l’Esprit aujourd’hui sont le chant, la joie, la puissance dans le service et le témoignage (Q27), ainsi qu’une attitude spirituelle (« marchant selon l’Esprit », voir Romains 8 : 4).
11.48 Qu’est donc « l’onction spéciale » dont nous entendons si souvent parler ?
Certains enseignent que les chrétiens peuvent ou doivent atteindre un degré supérieur de spiritualité, recevoir une « onction spéciale » du Saint Esprit, et en conséquence, obtenir une puissance spéciale. La Bible emploie aussi le terme « onction » en relation avec le Saint Esprit (Q41), mais, fait intéressant, non pas en relation avec les « pères » ou les « jeunes gens », mais à l’égard des « petits enfants », les plus jeunes dans la foi (1. Jean 2 : 18, 20, 27). Il en découle que l’onction est le privilège de tout croyant, non pas seulement des chrétiens avancés ou spirituels.
11.49 Que signifie l’expression « touché par l’Esprit » (slain in the Spirit) ?
Ce n’est pas une expression biblique - ni un phénomène biblique. Lorsque certains disent avoir été « touchés par l’Esprit », ils font habituellement référence à des situations où, sous l’influence d’un « guérisseur », les gens perdent le contrôle d’eux-mêmes et tombent à terre, le plus souvent en arrière. Ils prétendent que ces expériences sont provoquées par le Saint Esprit. Pourtant, les nombreux passages de la Bible parlant du Saint Esprit et de sa puissance ne mentionnent jamais aucune expérience de ce type. En réalité, de telles phénomènes sont en contradiction directe avec le caractère (Q7) et l’œuvre (Q9) du Saint Esprit, tels qu’ils sont décrits dans la parole de Dieu.
11.50 Pour ne pas adresser nos prières au Saint Esprit ?
Premièrement, parce que la Bible ni ne nous exhorte à le faire, ni ne nous donne aucun exemple d’une telle pratique (tout en nous offrant de nombreux exemples de prières adressées au Père ou au Fils). Mais pour quelle raison ? Nous avons vu que le Saint Esprit n’est pas moins divin que le Père et le Fils (Q3), mais que son rôle est différent. Notre relation n’est pas tant avec lui directement, mais avec le Père et le Fils (1. Jean 1 : 3), alors que l’Esprit œuvre pour nous faire jouir de cette relation et de cette communion (Q21). De plus, nous somme exhortés à prier « par » le Saint Esprit (Jude 20), ce qui assurément exclut l’idée de prier « au » Saint Esprit (Q35).
11.51 Qu’est le « péché contre le Saint Esprit » ?
On utilise souvent cette expression mais elle n’apparaît pas dans la Bible. La plupart du temps, les gens veulent faire référence au « blasphème (non pas le péché) contre l’Esprit (Mt 12 : 31) (Q52). Chaque péché commis par un chrétien est un péché contre le Saint Esprit, parce que l’Esprit habite en eux et est attristé par le péché (Q36).
11.52 Qu’adviendra-t-il si je commets le blasphème contre l’Esprit ?
Cette question se réfère à Marc 3 : 29 : « mais quiconque proférera des paroles injurieuses contre l’Esprit Saint n’aura jamais de pardon ; mais il est passible du jugement éternel ». L’explication est donnée dans le verset qui suit : « C’était parce qu’ils disaient : Il a un esprit immonde ». Le Seigneur avait chassé des démons par la puissance du Saint Esprit (Mt 12 : 28). Les foules étaient hors d’elles et disaient : « Celui serait-il le fils de David ? », mais les pharisiens, contre toute évidence, accusaient le Seigneur de chasser les démons par le pouvoir de Satan (ou Béelzébul) (voir Mt 12 : 22-32). Cette acte - être témoin de la démonstration de la puissance du Saint Esprit et l’attribuer à Satan - était un blasphème. Ce blasphème ne pouvait pas être pardonné parce qu’il impliquait le rejet de Christ.
Aujourd’hui, il n’est plus possible de commettre ce péché parce que Christ n’est plus sur la terre opérant des miracles par la puissance du Saint Esprit.